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Nuit debout persiste et signe à Paris

Le mouvement Nuit debout qui donne lieu depuis le 31 mars à un vaste rassemblement Place de la République refuse de lâcher prise. Depuis onze jours, cette esplanade du cœur de la capitale est devenue l’épicentre d’un mouvement citoyen inédit, lancé au soir du 31 mars contre le projet de loi travail « et le monde qui va avec », qui a essaimé dans plus d’une cinquantaine de villes.

L’évacuation par la police de la centaine de personnes encore sur place a commencé lundi vers 5 h 30 et s’est déroulée sans incident. L’évacuation « visait prioritairement à enlever les structures fixes, conformément aux déclarations de manifestation déposées qui prévoyaient un démontage dimanche en fin de soirée », a expliqué la préfecture de police de Paris. Mais une nouvelle demande de manifestation ayant été déposée, et la préfecture de police n’a pas interdit un nouveau rassemblement.

Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, qui n’avait pas vu d’un bon œil l’occupation de la place de la République au début du mouvement – elle avait parlé de « privatisation » – a mis de l’eau dans son vin ce lundi. Pour elle, il ne faut pas condamner le mouvement mais les débordements. « S’il est légitime de rêver d’un autre monde, il ne l’est pas de dégrader celui-ci. »

En prenant l’initiative de publier un communiqué commun avec les trois maires d’arrondissement concernés, Mme Hidalgo prévient un début de cacophonie au sein de sa majorité. Mais elle réaffirme sa ligne initiale : oui aux rassemblements nocturnes, non à l’occupation de la place dans la journée. Une position qui n’est pas partagée par l’opposition.

A l’exception notable de Nathalie Kosciusko-Morizet, seul poids lourd de la droite à s’être publiquement prononcé en faveur du mouvement « Nuit Debout », de nombreux cadres du parti Les Républicains ont récemment exprimé une réserve appuyée envers l’initiative citoyenne. Candidat à la primaire de la droite et ancien Premier ministre, François Fillon ne comprend par exemple pas que ce mouvement soit toléré, compte tenu du contexte sécuritaire

Sur France Inter, le député de l’Eure Bruno Le Maire, autre candidat à la primaire, juge qu’il est normal d’écouter « les uns et les autres », à condition que cela ne gêne pas « ceux qui veulent travailler et ceux qui veulent étudier. » Certains intellectuels ont emboîté le pas à ces politiques hostiles à Nuit Debout. Sur BFMTV, le philosophe Luc Ferry, ancien ministre de l’Education nationale sous Jacques Chirac, estime, lui, qu’on a donné une trop grande importance à cette initiative. Le mouvement a tout de même repris.

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