Site icon La Revue Internationale

Reprise des violences dans le Haut-Karabagh

Au moins 30 soldats ont été tués à la frontière du Nagorno-Karabakh dans des affrontements déclenchés entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes – les pires depuis la fin du conflit entre Erevan et Bakou pour le contrôle de cette région séparatiste. Ceux-ci ont débuté dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 avril, mettant aux prises des centaines d’hommes appuyés par des blindés, des hélicoptères et de l’artillerie lourde. De l’aveu du président arménien, Serge Sarkissian, c’est « l’affrontement le plus important enregistré depuis le cessez-le-feu de 1994 ».

Chaque côté prétend avoir tué des dizaines, voire des centaines de soldats ennemis. La réalité est heureusement moins tragique. « Au moins 12 de nos soldats ont trouvé la mort », reconnaissent les autorités azerbaïdjanaises ajoutant que l’armée azerbaïdjanaise avait repris le contrôle de « deux collines stratégiques et un village » dans le Nagorno-Karabakh. Dix-huit soldats arméniens ont été tués samedi par les forces azerbaïdjanaises, a annoncé le président arménien. Les deux côtés indiquaient que les combats se poursuivaient samedi.

Face à cette reprise des hostilités aussi inattendue que violente, c’est Vladimir Poutine qui a été le premier à s’exprimer. Le président russe est très inquiet, a fait savoir le porte-parole du Kremlin. M. Poutine a appelé « les deux parties à un cessez-le-feu immédiat et à faire preuve de retenue pour éviter qu’il y ait de nouvelles victimes. » Ces réactions aussi immédiates que vives de la Russie se justifient par les intérêts qu’elle a dans la région – elle soutient ouvetement l’Arménie. La Turquie, au contraire, a clairement choisi le camp azéri. Dimanche, son président, Recep Tayyip Erdogan, a assuré qu’Ankara, qui est en froid avec Moscou sur le dossier syrien, soutiendrait l’Azerbaïdjan « jusqu’au bout. »

Le Haut-Karabakh, appelé également Nagorny Karabakh, est située en territoire azerbaïdjanais. Peuplée majoritairement d’Arméniens, cette région a fait sécession au début des années 1990. Mais quasiment personne ne reconnaît l’indépendance de ce territoire. L’occupation large région de l’Azerbaïdjan (près de 20% de son territoire) par l’Arménie à fait l’objet de quatre résolutions (№822, 853, 874 et 884) du Conseil de sécurité de l’ONU, appelant au le retrait immédiat et inconditionnel de ses forces armées. La guerre qui a opposé les séparatistes aux forces d’Azerbaïdjan a fait alors près de 30 000 morts.

Quitter la version mobile