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Un projet de loi 11-Septembre sème le trouble en Washington at Ryad

En réintégrant l’Iran, grand rival chiite de l’Arabie saoudite, dans le jeu diplomatique, en renonçant à intervenir en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad mais aussi en affirmant haut et fort que l’Amérique avait d’autres priorités – Asie en tête – que le seul Moyen-Orient, le président des Etats-Unis avait déjà vexé son allié saoudien. A es tensions géopolitiques, il faut désormais ajouter un projet de loi au terme duquel les familles des victimes du 11 septembre 2001 pourraient poursuivre, notamment, le gouvernement saoudien pour obtenir des dédommagements. Aucune implication de l’Arabie saoudite n’a jamais été démontrée mais 15 des 19 pirates de l’air étaient Saoudiens.

Ce texte, soutenu par des démocrates et des républicains, n’a pas encore été soumis à un vote au Congrès mais suscite déjà des tensions. La Maison Blanche est opposée à cette loi (« Justice Against Sponsors of Terrorism Act« ) et a averti que M. Obama opposerait son veto à ce texte s’il était voté par le Congrès. « Notre inquiétude par rapport à cette loi n’est pas liée à son impact sur nos relations avec un pays en particulier, elle est liée à un principe important du droit international : l’immunité des États », a souligné un peu plus tôt dans la journée Josh Earnest, porte-parole de l’exécutif américain. Remettre en cause ce principe pourrait, « si d’autres pays adoptaient une loi similaire, représenter un risque significatif pour les États-Unis, nos contribuables, nos militaires et nos diplomates » a-t-il souligné.

Le New York Times a rapporté vendredi que le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al Djoubeïr, avait adressé une mise en garde aux parlementaires américains, selon laquelle son pays serait contraint de vendre jusqu’à 750 milliards de dollars d’actifs américains, y compris des bons du Trésor, si cette loi était adoptée. Certains experts notent que l’ultimatum de l’Arabie saoudite sera difficile à tenir, car le retrait des actifs pourrait « paralyser » l’économie du Royaume. Cependant cette menace témoigne d’une escalade des tensions entre Riyad et Washington. Zacarias Moussaoui, le Français condamné en liaison avec les attentats du 11-Septembre et surnommé le « 20e pirate de l’air » avait assuré à des avocats américains en février que des membres de la famille royale saoudienne avaient versé des millions de dollars à Al-Qaïda dans les années 1990.

Les attentats du 11 septembre contre le World Trade Center à New York, qui ont fait environ 3.000 morts, ont été revendiqués par l’organisation djihadiste sunnite Al-Qaïda, fondée par Oussama ben Laden. Fils d’une riche famille saoudienne, Oussama ben Laden avait été déchu de sa nationalité en 1994.

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