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Affaire Baupin : cinq nouvelles femmes témoignent

Le 9 mai dernier, le site d’investigation Mediapart révélait des faits présumés d’agression et de harcèlement sexuel sur des femmes par Denis Baupin, alors vice-président écologiste de l’Assemblée nationale. Les huit premiers témoignages semblent avoir convaincu les langues de se délier. Après Sandrine Rousseau, Isabelle Attard, Elen Debost, Annie Lahmer et quatre autres élues, Mediapart et France Inter ont recueilli cinq nouveaux témoignages, dont deux sans lien avec le parti écologiste. Toutes affirment avoir été victimes de harcèlement, d’agression sexuels ou d’appels téléphoniques malveillants de la part du député de Paris entre 1997 et 2014.

Parmi ces victimes éventuelles, Geneviève Zdrojewski, qui travaillait il ya à une vingtaine d’années au ministère de l’Environnement. Elle dénonce deux agressions de la part de Denis Baupin, alors conseiller de la ministre de l’Environnement, Dominique Voynet. « Monsieur Baupin est entré dans mon bureau, de façon tout à fait inattendue, et il s’est jeté sur moi. Je me suis mise à crier. Il m’a dit : ‘Arrête de crier, ta secrétaire va nous entendre’ », raconte Geneviève Zdrojewski. Des faits similaires se sont produits une deuxième fois, dans les toilettes du ministère. « Il m’a plaquée contre le mur, avec les mains sur mes seins, et pour essayer de m’embrasser. »

De même, Laurence Mermet, qui dirige la mission communication de la Direction de la voirie et des déplacements au tournant des années 2000 a témoigné. Pour elle il s’agit d’une « caresse sur la nuque », « un geste qui relève tout à fait de l’ordre de l’intime » : « J’ai eu l’impression que nous avions passé la nuit ensemble, à la seule différence près que nous avions un rapport de subordination. » Une journaliste radio raconte également avoir reçu des SMS insistants. Au lendemain des premières révélations, Denis Baupin avait annoncé qu’il déposait plainte pour diffamation contre France Inter et Mediapart. Le parquet de Paris a quant à lui ouvert une enquête préliminaire pour faire la lumière sur ces accusations.

17 anciennes ministres de gauche et de droite (Roselyne Bachelot, Michelle Demessine, Cécile Duflot, Elisabeth Guigou, Aurélie Filippetti, Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde, Marylise Lebranchu, Corinne Lepage, Monique Pelletier, Fleur Pellerin, Valérie Pécresse, Yvette Roudy, Catherine Trautmann, Dominique Voynet et Rama Yade) ont par ailleurs publié une tribune dans laquelle elles assurent : « Nous ne nous tairons plus ».

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