Site icon La Revue Internationale

Brésil : un deuxième ministre du gouvernement Temer rattrapé par l’affaire Petrobras

Petrobras, l’affaire tentaculaire de corruption qui ébranle la classe politique brésilienne, n’en finit pas de faire des remous. Après l’implication du mentor et prédécesseur de la présidente, Luiz Inacio Lula da Silva, la dernière victime en date : le ministre brésilien de la Transparence, Fabiano Silveira, qui a démissionné lundi 30 mai, quelques heures après avoir été accusé d’avoir voulu faire obstruction à l’enquête sur le scandale de corruption visant la compagnie pétrolière – dont le directeur général, Aldemir Bendine, a également présenté lundi sa démission.

Les accusations portées contre le ministre se basent sur de conversations enregistrées à son insu il y a trois mois. On y entend Fabiano Silveira critiquer les procureurs chargés de l’enquête. Il y explique également au président du Sénat, Renan Calheiros, comment renforcer sa défense. Les enregistrements suggèrent que le ministre a tenté à plusieurs reprises d’obtenir des procureurs des informations sur le déroulement de leur enquête et en aurait fait part à M. Calheiros. Fabiano Silveira était alors membre du Conseil de justice nationale, chargé de superviser le fonctionnement de la justice brésilienne.

Cette démission est la seconde pour le gouvernement d’intérim qui a repris les rênes du Brésil après l’impeachment qui a visé Dilma Roussef. Le 23 mai, le ministre de la Planification, Romero Juca, s’était mis « en réserve » de ses fonctions après des révélation liées à Petrobras, dans lequel il est lui-même mis en cause. On avait appris le lendemain qu’il avait été limogé. Il est accusé d’avoir œuvré à la destitution de la présidente brésilienne dans le but de stopper l’enquête sur le scandale. Ce nouveau volet renforce à la thèse du « coup d’Etat », fondé sur des accusations polémiques de manipulations comptables, n’étant qu’un prétexte pour s’emparer du pouvoir.

L’intéressé s’en défends, mais il en sort considérablement affaibli. Michel Temer, vice-président centriste pendant cinq ans, et membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), a accédé à la présidence le 12 mai dernier lorsque les sénateurs ont voté la suspension de Dilma Rousseff.

Quitter la version mobile