Le Premier ministre français Manuel Valls s’est heurté lundi à Jérusalem à l’opposition israélienne à propos de son projet de conférence internationale pour relancer l’effort de paix avec les Palestiniens. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a quant à lui proposé des discussions bilatérales à Paris.
M. Netanyahu n’a pas surpris en refusant lundi le projet de conférence internationale, préparée depuis trois mois, pour relancer l’effort de paix entre Israël et la Palestine proposé par la France. Paris veut recréer une dynamique internationale autour d’une « solution à deux Etats » israélien et palestinien coexistant en paix, et mettre fin à un statu quo qui menace de dégénérer en une nouvelle escalade dans une région déjà en proie au tumulte.
Les négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens sont « le seul moyen de progresser vers la paix », a objecté Benjamin Netanyahu, répétant une objection exprimée depuis des mois. M. Netanyahu a cependant déjoué les attentes en préconisant « une initiative française différente »: c’est la France qui accueillerait ces discussions bilatérales entre le président palestinien Mahmoud Abbas et lui. « Paris serait un endroit merveilleux pour signer un accord de paix. A une différence près : je serai seul assis face à face avec le président Abbas, à l’Elysée ou là où il vous plaira. »
Les Palestiniens, quant à eux, se disent lassés des tractations bilatérales ne menant nulle part, aggravant le fait accompli de l’occupation et de la colonisation et éloignant toujours davantage la création d’un Etat indépendant. Ils avaient accueilli avec enthousiasme le projet porté par le France.
« La position israélienne était connue », a commenté de manière lapidaire M. Valls lundi soir à Jérusalem. Mais la perspective d’une telle réunion parisienne est hautement improbable. « Les Palestiniens sont dans un rapport de force tellement défavorable qu’ils ne veulent pas se retrouver seuls face aux Israéliens », a confié une source française. « La proposition de Nétanyahou n’est pas une proposition, mais la réitération d’une position israélienne connue de longue date », a résumé l’entourage de M. Valls.