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L’Eurogroupe accepte enfin d’envisager un allègement de la dette grecque

Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a déclaré, ce lundi à Bruxelles, qu’il voulait un accord sur la dette grecque dès le 24 mai. Cette importante réunion de l’Eurogroupe sur la Grèce a précédé de quelques heures le vote du Parlement grec qui a adopté – majorité contre opposition – une réforme des retraites controversée mais réclamée par les créanciers UE et FMI. A elles deux, ces mesures très ambitieuses représentent un peu plus de 3 milliards d’euros d’économies annuelles. Elles ont été discutées pied à pied avec les créanciers pendant tout le premier trimestre 2016, et provoqué plusieurs grèves générales dans le pays, mais le premier ministre de gauche radicale Alexis Tsipras a su les imposer, malgré sa courte majorité dans l’hémicycle hellène.

Rien ne sera cependant décidé avant la réunion du 24 mai, le temps de réaliser de nouveaux scénarios et de nouvelles évaluations. Le président de l’Eurogroupe a cependant évoqué un certain nombre de mesures à court, moyen et long terme pour assouplir le fardeau grec. A court terme, il s’agit « d’améliorer la gestion de la dette et réduire son coût ». A moyen terme, il s’agira d’allonger éventuellement les périodes de grâce pour les remboursements et d’aménager les périodes de remboursement. A long terme, enfin, Jeroen Dijsselbloem indique que des « mesures supplémentaires » pourraient être prises. Si Tsipras « remplit sa part du contrat » dans les jours qui viennent, ses créanciers ont été clairs : ils examineront enfin les moyens de réduire la facture du repaiement de la dette grecque.

Dans le même temps, le vice-chancelier allemand (le social-démocrate Sigmar Gabriel) a demandé lundi que le poids de la dette de la Grèce soit réduit. Avec cette déclaration, il se démarque de la ligne officielle du gouvernement de coalition dirigé par Angela Merkel. La position du gouvernement allemand « n’a pas changé » depuis l’accord sur la dette grecque conclu en août 2015, a répondu pour sa part le porte-parole de la chancelière, Steffen Seibert. Même si les arbitrages sur le dossier ne sont pas du ressort de Sigmar Gabriel, mais de celui de Wolfgang Schäuble ou in fine d’Angela Merkel, la sortie du responsable social-démocrate illustre les tiraillements croissants au sein de la coalition allemande au sujet de la dette grecque, au moment où le FMI milite lui aussi pour un allègement du fardeau afin de rendre la dette grecque soutenable.

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