Le nombre de partisans de la sortie britannique de l’Union européenne a atteint 46%. Une semaine avant le référendum, la perspective de la sortie devient un scénario envisageable, alors que le gouvernement multiplie les mises en garde.
Les deux derniers sondages ICM pour le Guardian publiés mardi en Grande-Bretagne donnent le « non » au maintien dans l’union européenne gagnant lors du référendum qui se tiendra le 23 juin prochain. Des enquêtes menées par d’autres sociétés et médias soulignent également la hausse de l’euroscepticisme. Selon le dernier sondage de YouGov, société internationale d’étude, l’option « sortir » a obtenu 46% des votes, 3% de plus que la semaine dernière. L’option « rester » a été soutenue par 39% des personnes interrogées.
Dans le même temps, le quotidien populaire The Sun a revendiqué à la une de son édition du jour son soutien à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. « BeLEAVE in Britain », pouvait-on lire en une du tabloïd aux 4,5 millions de lecteurs. Un jeu de mots qui signifie « croire en la Grande-Bretagne » tout en appelant à une sortie. Ce ralliement a également inquiété les partisans du maintien, considérant que les consignes de vote du quotidien ont toujours été suivies par la majorité des électeurs et que le journal ne s’est jamais trompé dans ses pronostics depuis 1979.
Selon le Guardian, cette évolution des sondages vers un vote de sortie a accompagné le glissement de la campagne vers le thème principal de l’immigration. La publication, fin mai, des récentes statistiques sur l’immigration faisaient étant d’une hausse des flux (330 000 personnes en 2015, dont 184 000 issues de l’UE). Ces chiffres mettent le premier ministre David Cameron, en faveur du maintien dans l’UE, dans une position délicate : son gouvernement avait promis de faire passer le nombre d’immigrants sous la barre des 100 000.
En réaction à cette récente évolution, George Osborne, le ministre de l’Economie a déjà averti qu’il anticipait un trou noir dans les finances publiques en cas de Brexit, qui l’obligerait à recourir à un « budget d’urgence » assorti de coupes brutales. Face à la perspective d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, l’inquiétude continue à gagner les marchés financiers : la Bourse de Londres a terminé en chute de 2%, avec une perte de plus de 80 milliards d’euros depuis le début de la semaine.