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Démonstration de force de la Résistance iranienne à Paris: appel pour un “Iran libre”

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100 000 iraniens et leurs sympatisants se sont réunis le 9 juillet dernier à Paris pour exiger un changement du régime iranien lors du grand rassemblement annuel pour un « Iran libre » à l’initiative du CNRI (Conseil National de la Résistance Iranienne). Ils étaient soutenus par des milliers de sympathisants des quatre coins du globe et de nombreux politiques et personnalités en provenance d’Europe, des États-Unis, du Canada et de l’Australie.

Des dizaines de personnalités de toutes appartenances politiques, sociales, culturelles et religieuses se sont exprimées aux côtés de Maryam Radjavi, à l’instar de l’ancien chef de la diplomatie canadienne John Baird, dont les propos ont reçu une standing ovation. « Le peuple d’Iran souffre tous les jours sous ce régime, a-t-il déclaré. Malgré l’élection de Rohani, il n’y a aucune modération. Les journalistes sont visés et muselés pour que ce qui se passe vraiment ne soit pas dit, pour que la vérité ne sorte pas des frontières du pays. Rien ne nous empêchera de parler contre ce régime et son terrible bilan des droits humains. »

Plusieurs personnalités internationales ont  pris la parole devant un public enthousiaste et décidé, notamment Jose Manuel Baroso, ancien président de la Commission Européenne et ancien Premier Ministre portugais ; Rita Sussmuth, ancienne présidente du Parlement Allemand ;  John Russell Baird, Giulio Terzi, Baldine Haniballson, respectivement anciens ministres des affaires étrangères du Canada, d’Italie et d’Islande; Ad Melkert, ancien Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Irak; Professor Günter Verheugen, ancien vice-président de la Commission européenne

Le prince Turki bin Faiçal Al Saoud a également été vivement applaudi. Ancien ambassadeur saoudien aux États-Unis, il a évoqué son soutien au peuple syrien et à Maryam Radjavi en assurant que le monde musulman se tient à leurs côtés. « Le peuple iranien est la première victime du régime des mollahs », a-t-il affirmé.

La délégation française était représentée par Dominique Lefebvre (Socialiste du Val d’Oise) et Michel Terrot (LR du Rhônes-Alpes), co-présidents du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID), le sénateur-maire du Bourget Vincent Capo-Canellas, la Sénatrice Evelyne Yonnet, Gilbert Mitterrand, Président de la Fondation France-Liberté-Danielle Mitterrand, Alain Vivien, ancien ministre, Rama Yade, ancien secrétaire d’Etat chargée des droits de l’Homme, François Colcombet, coprésident du Comité français pour un Iran démocratique, Mgr Jacques Gaillot et Pierre Bercis, président des Nouveaux droits de l’homme et Yves Bonnet, préfet honoraire.

Le pasteur iranien Saeed Abedini, récemment libéré des prisons des mollahs a affirmé par sa présence que chaque acte de résistance apporte une victoire pour la liberté. Il avait été condamné à huit ans de prisons pour crime d’apostasie et pour avoir revendiquer sa foi chrétienne.

 

Maryam Radjavi, une figure emblématique de la résistance face à la misogynie des mollahs

Lors de son discours d’ouverture, la présidente de l’opposition Maryam Radjavi a affirmé que la seule solution pour améliorer la situation dans la région et de l’Iran est un changement du régime. Elle a rappelé la sombre situation dans le pays un an après l’accord sur le nucléaire, en évoquant un constat « d’échec » car le pays est en pleine récession économique et coupé de ses voisins. L’accord sur le nucléaire signé le 14 juillet 2015 prévoyait une limitation du programme nucléaire par Téhéran en échange de la levée des sanctions économiques occidentales contre l’Iran. Mme Radjavi a expliqué qu’un an plus tard, une grande partie des sanctions ont été levées mais que l’argent continue d’être utilisé à des fins de bellicisme en Syrie et que les tirs d’essai nucléaires augmentent. En effet, huit jours après avoir confirmé le recul dans le domaine nucléaire, Khamenei ordonnait la plus grande attaque à la roquette de l’histoire sur le camp Liberty, causant la mort de 24 membres de Moudjahidines du peuple d’Iran.

Selon Maryam Radjavi, avec cet accord les dirigeants « disaient vouloir améliorer leurs relations avec le monde, mais à la place ils ont intensifié leurs ingérences dans les autres pays et finalement au moins six pays voisins et de la région ont rompu leurs relations avec le régime (…) Oui, les deux factions ont échoué face à une société profondément mécontente. Mais du côté de la victoire, se trouve la Résistance du peuple d’Iran, à l’origine de la révélation du programme de fabrication de l’arme nucléaire, qui a démontré le bienfondé de sa solution, à savoir la nécessité de renverser le régime du guide suprême. »

Elle a félicité les membres et sympathisants de la Résistance iranienne dans leur lutte héroïque et acharnée en affirmant qu’ils sont la clé pour un changement de régime : « Pour arriver à une république de liberté et d’égalité, on ne peut ni attendre un miracle, ni compter sur la chance et ou le hasard. Tout ce que nous possédons, c’est le peuple iranien et ses enfants d’avant-garde qui, bien sûr, sont la plus grande force du monde pour atteindre cet objectif. Cela signifie qu’avec la force de la volonté de notre peuple et de sa résistance organisée, on peut parvenir au renversement. Alors sur le modèle d’une poésie de Berthold Brecht, disons : Résiste, toi en exil ! Résiste, toi en prison ! Résiste, femme en ta maison ! Toi sans abri, toi qui a froid, toi qui a faim, résiste ! Tu dois prendre la tête. »

Elle a terminé son discours avec des propos d’espoir pour un futur meilleur, citant diverses religions : « Dans la Bible, Dieu dit à Moïse : je t’ai appelé pour libérer les prisonniers et ceux qui vivent dans les ténèbres de l’oppression. Dans l’Evangile, Jésus dit : Tout est possible à celui qui croit. Et le Coran dit : Alors résiste d’une belle résistance ; ce qu’ils estiment être encore loin, nous le voyons tout proche. C’est un engagement qui au fil du temps a franchi tous les barrages, quelle que soit l’épaisseur de leurs murs et la difficulté qu’ils présentent. Face à la résistance du peuple iranien, la tyrannie religieuse ne tiendra pas non plus. Oui, une ère nouvelle pointe à l’horizon où s’épanouira une société fondée sur la démocratie et la séparation de la religion et de l’Etat, ainsi que sur l’égalité des femmes et des hommes. »
 

 
 
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