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Rio 2016 : le CIO n’exclut pas complètement la Russie

À tout juste deux semaines de lancement des Jeux olympiques de Rio, le Comité international olympique (CIO) s’est finalement prononcé sur le scandale qui avait suivi la publication du rapport McLaren démotrant l’existence d’un « système de dopage d’État » de 2011 à août 2015. L’Agence Mondiale Antidopage (AMA), constatant la participation active de l’Etat russe, avait préconisé une interdiction pure et simple de participation opposable aux athlètes russes.

Les quinze membres de la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) ont décidé dimanche d’autoriser la Russie (en ne suspendant pas son comité national olympique) à disputer les Jeux. « Les sportifs russes des 28 sports olympiques doivent assumer les conséquences de la responsabilité collective (de leur pays) et la présomption d’innocence ne peut leur être appliquée, souligne le communiqué du CIO. D’un autre côté, la justice individuelle doit être appliquée et tout athlète doit pouvoir prouver que la responsabilité collective ne doit pas être appliquée dans son cas. »

Le CIO avait d’ores et déjà fait savoir que des procédures disciplinaires seraient engagées à l’encontre des responsables russes mentionnés dans le rapport. Il a également indiqué plusieurs critères stricts. Notamment celui de ne retenir aucun athlète ayant été condamné pour dopage dans le passé, quand bien même il aurait déjà purgé sa peine – et ce quelle que soit leur nationalité. En vertu de ces critères, Yuliya Stepanova, lanceuse d’alerte à l’origine des premières révélations sur le système de dopage étatisé en Russie, ne pourra pas concourir.

Le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, s’est dit reconnaissant de voir que le CIO n’avait pas prononcé l’exclusion de son pays des Jeux de Rio, et a souligné que le dopage était un problème mondial qui ne touchait pas que la Russie. Cependant, aucun cas de fraude à cette échelle n’avait été constaté auparavant. Cela explique pour certains pourquoi la Russie est une habituée des podiums. En 2012, elle avait ainsi décroché le troisième meilleur total de médailles toutes disciplines confondues.

Cette solution n’est pas du goût de tous. Pluseurs acteurs majeurs du sport dans plusieurs pays ont exprimé leur frustration. « Il faudrait peut-être plus de courage. Je crois que c’est ce qui a manqué au CIO aujourd’hui (dimanche). C’est dramatique pour le sport, pour l’image du sport, pour l’image des Jeux olympiques », pour Bernard Amsalem, président de la Fédération française d’athlétisme. Pour l’agence antidopage américaine, « le CIO a refusé de jouer un rôle leader déterminant. » Voir le CIO renvoyer la balle aux fédérations constitue un « confit d’intérêt est flagrant. »

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