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Tuerie de Dallas : un nouvel avertissement pour les américains

Micah Johnson, un ancien soldat de 25 ans, a pris pour cible des policiers en marge d’une manifestation dans le centre de Dallas vers 21h00 jeudi soir (02h00 GMT vendredi). Des centaines de manifestants, comme dans d’autres villes américaines, y protestaient pacifiquement contre la mort de deux Noirs tués par la police mardi et mercredi, respectivement en Louisiane (sud) et dans le Minnesota (nord). Il a tué cinq policiers et en a blessé sept autres avant d’être abattu. L’attaque a eu lieu à quelques rues de Dealey Plaza, l’endroit où avait été tué le président John F. Kennedy en 1963.

« Il était déterminé à tuer d’autres policiers et, sans notre action, il en aurait tué d’autres », a expliqué le policier. Pour la police, la tuerie de jeudi n’était qu’un « coup d’essai ». L’homme qui a abattu des policiers à Dallas préparait une attaque à la bombe, d’après le chef de la police de Dallas David Brown. « Le suspect savait manier les explosifs et que le matériel découvert était si important qu’il aurait pu avoir des effets dévastateurs dans notre ville et dans le nord du Texas. » Johnson était un vétéran réserviste de l’armée de 25 ans.

Les tensions raciales aux Etats Unis semblent avoir atteint un nouveau point d’orgue. Les forces de l’ordre ont procédé à plus de 200 interpellations dans plusieurs villes du pays lors de manifestations dans la nuit de samedi à dimanche, dans un contexte de vives tensions entre Noirs et policiers. Dimanche, de Madrid, le président Obama a renouvelé ses appels au calme, en précisant que les attaques contre les policiers « desservent la cause » de ceux qui s’inquiètent légitimement des carences du système judiciaire américain.

Plus de 500 personnes ont déjà été tuées par balle par la police en 2016 aux États-Unis, selon une base de données compilée par le Washington Post. Cette tragédie, menée en marge d’une manifestation pacifique, meurtrit aussi par ricochet le mouvement Black Lives Matter, qui tente depuis plusieurs années d’alerter l’opinion et les politiques sur le caractère racial des violences policières dans le pays.

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