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Brexit : une rentrée anticipée pour Renzi, Merkel et Hollande

Deux mois après l’annonce du « oui » au Brexit, les répercussions de ce vote historique ne sont toujours pas très claires. Le nouveau visage de l’Union est en train de se décider, et la France, l’Allemagne et l’Italie seront les moteurs de cette nouvelle union « continentale ». C’est en tout cas le message que veulent envoyer les dirigeants des trois pays, qui se réunissent ce lundi au large de Naples, dans le sud de l’Italie.

Le choix de cette île est symboliquement fort. Ventotene est le lieu où a été rédigé en juin 1941 par deux intellectuels emprisonnés, Ernesto Rossi et Altiero Spinelli, le manifeste Pour une Europe libre et unie. Il s’agit d’un ouvrage précurseur du fédéralisme européen, qui s’opposait alors au fascisme italien. Il s’agit donc d’aller de l’avant et de poursuivre le projet d’Union fédérale pour le président du Conseil italien, la chancelière allemande et le président français.

Cette rencontre sera l’occasion d’accorder ses instruments avant de rejoindre le reste de l’eurogroupe. Lors d’un précédent mini-sommet à Berlin le 27 juin, les trois dirigeants avaient appelé à une « nouvelle impulsion » pour l’Europe. Ce mini-sommet en Méditerranée de intervient trois semaines avant un rendez-vous européen extraordinaire prévu le 16 septembre à Bratislava – il a été convoqué presque immédiatement après l’annonce du résultat du référendum sur le Brexit.

Face au risque de dislocation de l’UE, la France et l’Italie préconisent une plus forte intégration européenne, notamment en matière de sécurité et de défense. Ces propositions avaient toujours été rejetées par les britanniques, très à cheval sur leur indépendance. L’Allemagne, quant à elle, défend la rigueur budgétaire. Il faudra donc s’entendre sur ces domaines pas évidents à concilier. Et ce d’autant que Matteo Renzi prône une Europe avec moins d’austérité.

Si Matteo Renzi, à l’origine de cette réunion tripartite, tient tant au succès du nouveau trio franco-italo-allemand, c’est aussi pour des raisons intérieures : son gouvernement, qui repose sur une majorité de compromis entre le parti démocrate et les héritiers modérés du berlusconisme, va être mis à rude épreuve lors des législatives de cet automne. Si la tendance des municipales se poursuit, il pourrait bien perdre le pouvoir.

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