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Rixe de Sisco : des faits discordants

Samedi dernier, une bagarre a éclaté entre des jeunes de la région et trois familles d’origine maghrébine venues se baigner dans une crique près du village de Sisco en Haute-Corse. Les causes de cette rixe sont encore indéterminées, alors que chaque partie fait porter la responsabilité sur l’autre. Rapidement rejoints par des proches, les plagistes se livrent à une véritable bataille rangée qui a fait cinq blessés légers et a suscité une vive polémique.

D’un côté, certains mettent en cause l’attitude hostile des familles maghrébines à l’égard de touristes puis des jeunes baigneurs qui a mené aux violences. « C’est un groupe de jeunes corses ayant entre 15 et 18 ans qui se baignait tranquillement sans chercher personne (…) Ils sont montés et ils ont roué de coups mon frère », raconte la sœur d’une des victimes. De l’autre côté, on affirme que ce sont les villageois corses qui ont entamé les hostilités, animés par le racisme.

Le procureur de la République de Bastia, Nicolas Bessone, a souligné le rôle d’un ouvrier du bâtiment au chômage vivant à Furiani : « l’élément moteur », « le plus agressif », « qui a menacé tout le monde avec un harpon », a insisté le magistrat. Pour lui, il semble que ce soit la famille musulmane qui soit à l’origine des violences, cherchant « dans une logique de caïdat, s’approprier la plage ». Déjà plusieurs fois condamné, Mustapha Benhaddou a été placé en détention provisoire.

Ses deux frères Abdelilah, 38 ans, et Djamel, 29 ans, ont été laissés libres mais placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre à Sisco. Répondant de violences en réunion, deux habitants de Sisco venus secourir des membres de leur famille, ont été placés sous contrôle judiciaire. L’un d’entre eux est notamment accusé d’avoir « porté un coup de poing à une personne inanimée dans un brancard ».

Devant les informations contradictoires relevées durant l’instruction, M es Anaïs Colombani et Jean-Pierre Ribaut-Pasqualini, avocats des trois frères Benhaddou, des Marocains originaires de Fès, ont demandé à ce que le procès soit reporté. Il se tiendra finalement le 15 septembre.

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