L’agence de presse nord-coréenne a divulgué que le cinquième essai nucléaire du pays avait eu lieu vendredi dernier. C’est du moins ce qu’affirme le régime car à en croire l’agence de sécurité nucléaire sud-coréenne, pas la moindre trace de radioactivité n’a jusqu’ici été décelée. Le voisin du sud, pourtant d’ordinaire raisonnable, n’a cependant pas ménagé sa riposte : au lendemain de cette annonce, Séoul a déclaré disposer d’un plan pour « annihiler » Pyongyang, la capitale voisine nord-coréenne, si la république communiste fait mine d’élaborer une attaque nucléaire envers la Corée du Sud.
Ce qui est certain, c’est que la menace est prise très au sérieux par la communauté internationale, Washington en tête. Les Etats-Unis ont déployé deux bombardiers B-1B dans l’espace aérien sud-coréen en réaction à cette annonce. Les appareils supersoniques ont survolé vers 10h00 (01h00 GMT) la base aérienne américaine Osan de Pyeongtaek, à 64 kilomètres au sud de Séoul. « L’essai nucléaire nord-coréen constitue une escalade dangereuse et pose une menace inacceptable », a expliqué le général Vincent Brooks, commandant des forces américaines en Corée.
Pyongyang a justifié samedi son programme atomique comme une protection contre le « chantage » des Etats-Unis. Pyongyang a affirmé avoir testé une tête nucléaire susceptible d’être montée sur un missile. La miniaturisation des charges est un des aspects clés de tout programme nucléaire militaire, puisque l’importance de la dissuasion tient aussi à la capacité de projection des bombes. Pyongyang serait déjà en phase de préparation d’un sixième test de bombe atomique. Dès ce week-end, le ministre de la Défense sud-coréen, avait averti de l‘état d’avancement des préparations nord-coréennes.
En déplacement à Séoul, l’ambassadeur des Etats-Unis a réclamé une résolution musclée aux Nations Unies contre le régime de Kim Jong-un. Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de préparer une nouvelle résolution imposant des sanctions à Pyongyang. Cependant, le front anti-Pyongyang va devoir faire avec la Chine qui refuse de valider des sanctions trop sévères contre son allié nord-coréen. Soucieux d’une mesure suffisamment forte, les Etats-Unis envisagent d’imposer leurs propres sanctions.