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Gabon : un accueil tiède à la réélection d’Ali Bongo

Au terme de près d’un mois de doutes, la plus haute juridiction du Gabon n’a finalement pas inversé les résultats provisoires proclamés fin août par la Commission électorale. Cette nouvelle a globalement a été accueilli sans enthousiasme par la plupart des partenaires historiques du Gabon. Le résultat de cette élection était en effet contesté, en particulier dans la province du Haut Ogooué, où le chef de l’Etat aurait réalisé des scores improbables – plus de 95 % des suffrages avec un taux de participation de 99,98%.

Le commissaire à la Coopération internationale, Neven Mimica, « regrettent » le fait que la mission d’observation n’ait eu qu’un accès « très limité » au processus de traitement des contentieux électoraux. Et ce, dit le communiqué, « contrairement au protocole d’accord » signé avec Libreville. Elle regrette aussi que la mission de l’équipe de juristes dépêchés par l’Union africaine « n’ait pu être exploitée davantage ». Elle demande aux acteurs politiques à éviter tout acte de violence, et estime que seule « une réponse politique » peut restaurer la confiance et « donner une véritable légitimité aux institutions ».

Les Etats-Unis appellent, eux, les deux parties au dialogue pour « panser les blessures d’un pays divisé ». Washington a posé des questions à propos des arrestations d’opposants, ainsi que de la perturbation du réseau Internet. L’Union africaine (UA) n’a pas non plus félicité Ali Bongo pour sa victoire. Idriss Deby, président de l’Union et du Tchad, a appelé « le président réélu à créer les conditions nécessaires et propices à un dialogue politique regroupant tous les fils du Gabon, gage de paix et de stabilité, exhorte l’opposition politique à plus de responsabilités ».

Au-delà des déclarations diplomatiques, aucun incident n’a eu lieu au Gabon depuis la proclamation des résultats définitifs dans la nuit de vendredi à samedi. La présence militaire reste forte bien que discrète à Libreville – en particulier dans les quartiers où des heurts avaient eu lieu fin août.

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