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Jeremy Corbyn reconduit à la tête du Labour

Un an après son élection à la tête du Labour, le travailliste Jeremy Corbyn a été triomphalement reconduit à la tête du Labour Party britannique, en dépit d’une forte contestation dans les rangs mêmes du parti. Avec 313.209 voix contre 193.229 à son rival Owen Smith, Corbyn sort renforcé de ce nouveau vote, après une année turbulente, à la tête d’un parti profondément divisé depuis le référendum du 23 juin sur le Brexit – la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Le Labour était en effet divisé par une fronde menée par les députés centristes de la formation, qui n’acceptaient pas la ligne radiale de leur chef de file. Owen Smith était en effet soutenu par la majorité des parlementaires travaillistes. Corbyn est fort de convictions, une ligne directrice que nombre de députés travaillistes voient comme un handicap pour la reconquête du pouvoir. Néanmoins, il bénéficie d’un vote majoritaire non seulement chez les syndicalistes (70 %) et les nouveaux adhérents (60 %) mais aussi chez les anciens membres du parti (59 %). Une popularité qui lui a assuré une large victoire sans avoir besoin des députés.

Pour ce scrutin, plus d’un demi-million de militants du Labour ont voté. Le parti a quasiment triplé le nombre de ses membres depuis l’arrivée de Jeremy Corbyn et tête de file. Cependant, s’il caracole auprès de son électorat, il devra convaincre la nomenclature de son parti – 80% se sont prononcés contre lui dans une motion de défiance fin juin, avant de lancer ce putsch raté. En plus de renforcer considérablement un Corbyn attaqué de toute part, ce vote consacre un véritable schisme entre les électeurs et les élus dans la gauche britannique.

Jeremy Corbyn a immédiatement appelé le parti à serrer les rangs et lancé à ses opposants devant le congrès du parti réuni à Liverpool : « Travaillons ensemble pour un vrai changement » et « faisons table rase du passé ». « Souvenez-vous que nous avons plus de choses en commun que de choses qui nous divisent au sein de notre parti », a-t-il poursuivi. Le combat promet d’être rude, car tnt que le parti sera divisé, ses chances de battre les Tories restent menues. Les prochaines élections générales au Royaume-Uni sont prévues en 2020. Mais la tenue d’élections anticipées du fait du Brexit reste une hypothèse envisageable.

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