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La fin d’un douloureux parcours pour Dilma Rousseff

Après des heures de débats passionnés, les sénateurs ont, mercredi 31 août, décidé de la destitution de la présidente Dilma Rousseff par 61 voix contre 20 – un quorum largement supérieur aux deux tiers requis pour son départ définitif. Selon la Constitution fédérale, une procédure de destitution d’un président de la République est possible si ce président est inculpé d’un « crime de responsabilité ». La première femme à gouverner le Brésil a été reconnue coupable, pour avoir engagé des dépenses sans aval parlementaire et maquillé les comptes publics pour masquer l’ampleur des déficits. La présidente dispose désormais de trente jours pour quitter la résidence présidentielle.

La présidente et ses partisans s’oposaient vivement à la procédure en insistant sur la thèse de rupture institutionnelle ou de coup d’État parlementaire même si cette thèse a été réfutée plusieurs fois par la Cour suprême. « On veut me destituer pour des questions techniques de comptabilité publique », n’a cessé de se défendre Dilma Rousseff, ajoutant que ses prédécesseurs avaient usé des mêmes stratagèmes sans jamais être inquiétés. « Le Sénat a pris une décision qui entre dans l’histoire des grandes injustices. Il a commis un coup d’Etat parlementaire », a réagi mercredi l’ancienne guérillera d

Pour rappel, en avril, 60 % de Brésiliens avaient appelé à cet impeachment après avoir eu vent du « pédalage budgétaire » de la leadeuse. Dilma Rousseff a finalement été jugée par la population comme la principale responsable de la crise économique, de la récession et du chômage, de la paralysie politique et de l’immoralité politique, en particulier dans l’affaire qui touche au groupe pétrolier Petrobras. Pourtant, les débat au Sénat étaient bien loin de ces considérations initiales. L’affaire ressemblait plus à un réglage de comptes politique. « L’opposition pouvait difficilement insister sur ce point, étant elle-même mouillée dans l’affaire », fait observer Sylvio Costa, fondateur du site d’observation du Congrès brésilien, Congresso Em Foco.

C’est l’ancien vice-président devenu rival, Michel Temer, (PMDB, centre droit), qui assurait déjà l’intérim à la tête de l’État, est ainsi confirmé à la présidence jusqu’en 2018, date des prochaines élections. Pourtant, ce dernier est au moins aussi impopulaire que la présidente destituée.

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