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Le Mouvement des parapluies entre au Parlement hongkongais

Plus de 2,2 millions de personnes, soit près de 60% des inscrits – un record – se sont rendus aux urnes pour les élections législatives de Hong Kong, visant à renouveler une partie du Conseil législatif (LegCo). Du jamais vu depuis la rétrocession de Hong-Kong à la Chine en 1997. Cette participation record est due aux doléances laissées par la répression du Mouvement des parapluies, qui avait bloqué la ville demandant plus d’indépendance pendant plusieurs semaines en 2014. Une vingtaine de jeunes militants du mouvement étaient candidats à ces élections. Il s’agissait du premier grand rendez-vous électoral depuis les manifestations.

Malgré plus de deux mois de blocage des rues, et une mobilisation qui a concerné des dizaines de milliers de personnes, le « Mouvement des Parapluies » avait échoué à obtenir la moindre concession de la Chine en matière de réformes politiques. L’obstination de Pékin a finalement créé un mouvement politique organisé qui réclame une rupture avec la Chine. Cependant, d’autres estiment que cela mettrait en péril l’avenir politique et économique de Hong Kong. Selon un sondage effectué en juillet 2016 par l’université chinoise de Hong Kong, un Hongkongais sur six environ soutient aujourd’hui l’indépendance.

Lors de ce vote, quatre candidats préconisant une plus grande autonomie vis-à-vis de Pékin, voire une rupture totale, ont fait leur entrée dans la chambre. L’incidence du vote contestataire aurait par ailleurs été supérieure si le système électoral de Hong Kong n’était ce qu’il est. Au Conseil législatif les pro-démocratie ne peuvent en effet pas être majoritaires : trente-cinq de ses 70 membres sont élus au suffrage universel direct. Mais l’autre moitié des sièges est attribuée par Pékin, ce qui lui garantit de conserver le contrôle sur a cité.

Paradoxalement, le progrès, même limité, des indépendantistes peut à terme renforcer la mainmise de Pékin en réduisant la marge de manœuvre de l’opposition pro démocratie traditionnelle. Celle-ci pourrait perdre sa minorité de blocage des décisions de l’exécutif, mis en place par Pékin. Les partis qui forment l’opposition traditionnelle, dont les divisions ne cessent de s’amplifier depuis l’échec de la « révolution des parapluies », ont risquent en effet de se faire ringardiser devant le dynamisme d’une jeunesse qui s’est radicalisée.

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