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Un carnet saisi par la justice accrédite la thèse d’un financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy

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Le site d’investigation Mediapart a révélé ce mardi que la justice française a entre les mains le carnet d’un ancien et influent ministre du régime libyen du colonel Kadhafi. D’après ces révélations, le juge d’instruction chargé de l’affaire, Serge Tournaire ainsi que les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption (OCLCIFF) ont désormais accès aux notes manuscrites de Choukri Ghanem, compilées dans ce petit ouvrage. Celles-ci font notamment mention de plusieurs « versements occultes » présumés réalisés au profit de l’ancien chef d’État français lors de sa campagne présidentielle de 2007, pour un montant d’au moins 6,5 millions d’euros.

Une source judiciaire a confirmé l’existence de ce carnet, qui est en train d’être étudié par la justice.  « Le document, parce qu’il est daté de 2007, vient briser le principal argument sarkozyste dans l’affaire des financements libyens, selon lequel ce soupçon n’aurait été qu’une construction a posteriori du régime Kadhafi pour décrédibiliser la France, pays leader dans la guerre en Libye » détaille Mediapart. Le site d’investigation cite notamment une réunion ayant eu lieu du 29 avril 2007 lors de laquelle Bachir Saleh, le directeur de cabinet du « Guide » libyen et patron de l’un des fonds souverains du pays, le Libyan Africa Portfolio (LAP), a confirmé avoir transféré 1,5 million d’euros à Nicolas Sarkozy, alors candidat.

Trois autres millions auraient été envoyés par Saïf al-Islam, le fils du « Guide », et deux autres millions par le chef des services secrets intérieurs. Le carnet mentionne également « une impatience de [Nicolas Sarkozy] quant à la réception physique des fonds », entre les deux tours de la présidentielle l’opposant à la candidate du Parti socialiste Ségolène Royal.  Choukri Ghanem n’avait pas pu témoigner. Son cadavre avait été découvert le 29 avril 2012 en Autriche – où l’intéressé avait trouvé refuge après le printemps arabe – s’étant officiellement noyé dans les eaux du Danube, à la suite à d’une crise cardiaque.

Pour rappel, l’ancien président avait fait l’objet de poursuites après les déclarations de l’homme d’affaires Ziad Takieddine et d’anciens dignitaires libyens accusant M. Sarkozy d’avoir touché de l’argent de Mouammar Kadhafi.

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