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Espagne : la fin du combat des chefs ?

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Voici cent jours ce mardi 29 mars que les Espagnols se sont rendus aux urnes pour tenter d’ériger une majorité parlementaire, et former un gouvernement a même de diriger le pays. Depuis les élections de décembre 2015, le pays connaît une crise sans cesse relancée et une paralysie politique totale. Le Parti populaire (PP, droite) de Mariano Rajoy, au pouvoir depuis quatre ans, perd une soixantaine de sièges – et n’est plus majoritaire.

Un gouvernement de réconciliation nationale est alors exclu par la gauche, qui refuse de s’allier au PP, alors que le centre ne pèse pas assez pour atteindre la majorité. Le chef du PP renonce donc. Pedro Sanchez est à son tour désigné par le roi pour un « deuxième tour » de négociations. Le Parti Socialiste (PSOE) et la gauche radicale (Podemos) ne parviennent pas à s’entendre sur une éventuelle coalition malgré de longues et laborieuses négociations. Résultat : aucune formation n’obtient la majorité absolue.

Le 26 juin 2016, les Espagnols se rendent donc aux urnes pour la deuxième fois en six mois. Mais la donne reste sensiblement la même, et la crise persiste. Finalement, le PSOE a décidé dimanche de laisser le conservateur Mariano Rajoy former un nouveau gouvernement et de mettre ainsi un terme à ce casse-tête. Les délégués du comité fédéral du PSOE réuni à Madrid ont décidé à une majorité de 139 contre 96 de s’abstenir lors du vote de confiance pour permettre à Rajoy, de former le prochain gouvernement.

« La répétition des élections serait nuisible aux intérêts de l’Espagne et des Espagnols », énonce la résolution votée par les socialistes. Cette logique de « moindre mal » était défendue par Javier Fernandez, nouvel acteur qui a réussi à obtenir la démission de l’ancien chef du parti, Pedro Sanchez, opposé au retour d’un gouvernement Rajoy. Il l’accusait de tenir une position impossible, susceptible de nuire aux socialistes « qui feraient figure de principaux responsables d’un blocage dont personne ne veut. »

Le gouvernement minoritaire que va diriger Mariano Rajoy devra composer au cours des quatre années à venir avec un parlement profondément fragmenté (137 députés sur 350) dans un climat de crise économique à rallonge, et avec un taux de chômage de 20 %. Cet épisode semble en ce sens mettre fin au bipartisme qui prévalait en Espagne depuis l’avènement de la démocratie.

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