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Le roi de Thaïlande est mort, après 70 ans de règne

Le souverain thaïlandais, Bhumibol Adulyadej, est mort, jeudi, à l’âge de 88 ans après des mois d’hospitalisation. « Il est mort paisiblement à l’hôpital Siriraj », a annoncé un communiqué du palais royal. Sa santé s’était détériorée dernièrement, et sa mort était dans tous les esprits depuis plusieurs années. Il était hospitalisé depuis deux années, quasiment en continu, notamment pour des infections pulmonaires et de l’hydrocéphalie. Le monarque avait été placé sous assistance respiratoire et sous thérapie de remplacement rénal la veille de son décès, relançant les inquiétudes sur sa survie.

En Thaïlande, le monarque a un statut de demi-dieu, héritage de décennies de culte de la personnalité. Ses portraits sont omniprésents à travers les rues du pays. Aussi, s’il n’exerce aucun véritable pouvoir constitutionnel, le monarque a joué le rôle de ciment social dans un pays de plus en plus divisé entre les élites ultra-royalistes (identifiées comme les « jaunes », la couleur de la royauté) et partisans de l’ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra (qui ont pour symbole le rouge) qui ont été chassés du pouvoir par le coup d’état militaire de mai 2014.

Si la question a longtemps été taboue, elle ne peut plus à présent être éludée : qui va succéder à Bhumibol Adulyadej ? Dans cette nation très divisée politiquement, le sujet de la succession est extrêmement sensible. Le prince héritier de Thaïlande s’appelle Maha Vajiralongkorn. Agé de 64 ans, il est le fils unique du roi Bhumibol et de la reine Sirikit. Ce dernier ne vit pourtant pas en Thailande et ne jouit pas de la même popularité que son père. Il s’agit d’un personnage plutôt excentrique, « imprévisible » même selon les fuites diplomatiques de Wikileaks. Il est considéré comme un playboy dépensier, accro aux jeux de hasard.

Maha a demandé un « délai » avant de monter sur le trône, laissant pour l’instant le pouvoir au régent, qui, de droit, selon la Constitution, est le président du conseil privé conseiller du roi. Or, c’est un ennemi juré du prince héritier », explique Eugénie Mérieau, enseignante à Sciences Po et spécialiste de la Thaïlande. D’où la crainte que la succession n’entraîne de nouveaux troubles.

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