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Le Royaume-Uni délaisse l’austérité afin de faire face au Brexit

Pour le ministre des Finances britannique Philip Hammond, la Grande-Bretagne a besoin d’une nouvelle direction budgétaire, qui passera par la rationalisation dépenses et sur l’investissement, pour faire face aux turbulences prévisibles lors de la période des négociations sur la sortie de l’Union européenne. Pour le ministre, il faut desserrer l’étau de l’austérité pour tenter d’absorber le choc économique que ses services prévoient dans les mois à venir. Le ministre a réaffirmé sa volonté de repousser les objectifs budgétaires qui prévoient actuellement un excédent d’ici 2020, au lieu d’un déficit de 4% en 2015/2016.

« Les Britanniques nous ont élus sur la promesse d’un rétablissement de la discipline budgétaire et c’est exactement ce que nous allons faire », a-t-il spécifié. « Mais nous ferons cela d’une manière pragmatique qui reflète les nouvelles circonstances auxquelles nous devons faire face. Un nouveau projet pour la nouvelle situation qu’affronte le Grande-Bretagne ». En activant l’article 50 du Traité de Lisbonne – encadrant la sortie d’n état membre de l’UE – La Première ministre conservatrice Theresa May May donnera le coup d’envoi à deux ans de discussions particulièrement complexes entre la deuxième économie européenne et les 27 membres restants de l’UE.

Cette annonce n’intervient pas à n’importe quel moment. En annonçant que le coup d’envoi du Brexit aurait lieu cet hiver, Mme May a fait chuter la devise britannique à son plus bas niveau depuis trois ans lundi. Si l’économie britannique semble avoir pour l’instant peu souffert du résultat du référendum du 23 juin, les marchés redoutent désormais les conséquences du Brexit « dur » qu’elle a sérieusement envisagé, aux termes duquel Londres pourrait renoncer aux avantages du marché unique européen en contrepartie d’une souveraineté retrouvée en matière de politique migratoire. Philip Hammond s’est aussi employé à rassurer les secteurs, comme celui de la recherche, qui bénéficient des financements européens.

« Il faut s’attendre à des turbulences lors du processus de négociations. Il y aura une période de deux ans, voire peut-être même davantage, où les entreprises seront confrontées à l’incertitude sur la nature finale de notre relation avec l’Union européenne », a estimé le Chancelier de l’Échiquier en marge du congrès du parti conservateur à Birmingham. « Le trésor public aidera les entreprises dont les projets correspondent aux critères du Royaume-Uni sur le plan des valeurs et du potentiel. Si elles avaient débloqué des fonds européens avant notre sortie, nous garantirions ces paiements, pour protéger les emplois et les entreprises après le Brexit », a-t-il poursuivi.

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