« L’état d’urgence a été déclaré après un débat approfondi en conseil des ministres sur les morts et les dommages aux biens survenus dans le pays », a déclaré le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, dans un communiqué diffusé dimanche. Cette déclaration marque un durcissement du gouvernement face aux mouvements de contestation qui traversent l’Ethiopie depuis la fin de l’année dernière.
Depuis un an, un vent de contestation, sans précédent depuis 2005, s’est levé en Ethiopie. Les manifestations sont quasi quotidiennes et systématiquement réprimées dans la violence. On compte près de 400 morts sur les douze derniers mois. La communauté oromo, qui représente un tiers du pays, s’estime marginalisée et laissé pour compte. En réponse à leur ras-le-bol, les autorités ont fait profession de leur fermeté.
Le communiqué ministériel pointe du doigt le voisin égyptien. « Nous avons des preuves tangibles qu’il y a eu des formations et des financements entraînements depuis l’Egypte. Nous ne disons pas que c’est directement lié au gouvernement égyptien, mais nous savons avec certitude que le groupe terroriste OLF a reçu toutes sortes de soutiens de la part de l’Egypte ». Des accusations très graves.