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Affaire Takieddine : Nicolas Sarkozy directement mis en cause par l’homme d’affaires franco-libanais

Mauvaise nouvelle pour le candidat aux primaires des Républicains. Dans un entretien filmé accordé au site d’information Mediapart et diffusé mardi 15 novembre, l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine affirme avoir remis trois valises remplies d’argent liquide à Claude Guéant et à Nicolas Sarkozy entre 2006 et 2007. « Un jour, M.Senoussi me demande si je veux être celui qui transporte ces sommes à Claude Guéant ». Fin 2006, Claude Guéant est alors directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur. Takieddine affirme aujourd’hui que Nicolas Sarkozy était parfaitement au courant du contenu des valises.

L’homme qui a introduit Nicolas Sarkozy auprès de Mouammar Kadhafi précise que le montant total des remises d’argent s’élevait à 5 millions d’euros. Une information confirmée par les services secrets libyens. La coquette somme qui aurait servi « pour la campagne du président français Nicolas Sarkozy », selon le PV d’audition d’Abdallah Senoussi, le chef du service des renseignements militaires libyens, dans le cadre d’une procédure secrète devant la Cour pénale internationale (CPI, rendu public le 7 novembre dernier).  De même, un ex-dignitaire libyen ct par Mediapart affirmant que Tripoli avait décidé de financer pour « 50 millions d’euros » la campagne de M. Sarkozy en 2007.

Ce n’est pas la première fois que Ziad Takieddine fait mention d’un programme de financement libyen de la campagne présidentielle de l’ex président en 2007 – à l’époque Ministre de l’intérieur. En mai 2012, alors qu’il était entendu par un juge dans le volet financier du dossier de l’affaire Karachi, dans lequel il est mis en examen, il avait déclaré que « les informations révélées par la presse au sujet du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007 » étaient « tout à fait crédibles ». Il dit aujourd’hui vouloir « dénoncer l’État mafieux dans lequel on est en train de vivre ».

Une procédure judiciaire a été ouverte en 2013 par le parquet de Paris sur l’hypothétique financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Elle porte sur des charges de corruption active et passive, trafic d’influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits.

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