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Erdogan veut un référendum sur le processus d’adhésion de la Turque à l’UE

« L’Union européenne cherche à nous contraindre à nous retirer de ce processus (d’adhésion). S’ils ne veulent pas de nous, qu’ils le fassent clairement savoir, qu’ils prennent la décision. On doit savoir ce qui nous attend. », s’est emporté le Président Erdogan dans un entretien au quotidien Hürriyet. Erdogan a ajouté en évoquant le Brexit : « Notre patience n’est pas sans limites. Si cela est nécessaire, nous pourrions aussi demander l’avis de notre peuple. »

La Turquie tente depuis les années 60 d’adhérer à l’Union européenne, mais les négociations officielles n’ont commencé qu’en 2015. Cependant, la route s’est avérée de plus en plus tumultueuse à mesure que les rapports entre l’UE et Ankara se sont dégradés. Dernièrement, le processus a été interrompu après la vague de répression sans précédent menée par l’homme fort de turc en réponse à la tentative de coup d’Etat du 15 juillet dernier. Arrestations, suspensions, limogeages par dizaines de milliers, la réponse d’Erdogan a totalement fait fi des valeurs démocrates chères à Bruxelles.

Erdogan, en retour, reproche aux dirigeants européens « d’accueillir les terroristes alors que la justice [turque] fait le nécessaire », et les met en garde contre « [cette approche] qui les frappera très violemment, comme un boomerang ». Fidèle à son principal cheval de bataille, il est revenu sur la question Kurde : « D’un côté vous reconnaissez le PKK comme une organisation terroriste, et de l’autre, vous autorisez les dirigeants du PKK à ouvrir des expositions dans les couloirs du Parlement Européen. C’est inacceptable. »

Dans un rapport de la Commission publié mercredi, l’UE critique un « retour en arrière » de la Turquie sur les critères d’adhésion au bloc européen, en particulier en ce qui concerne la liberté d’expression et l’Etat de droit. Pour elle, tant que l’état d’urgence arbitraire durera, il ne sera pas question d’adhésion turque. Une position réaffirmée la veille par le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, qui avait estimé que la Turquie « chaque jour s’éloigne de l’Europe ».

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