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Le directeur du FBI critiqué pour avoir relancé l’affaire des emails de Hillary Clinton

Un nouveau retournement intervient une semaine du scrutin présidentiel aux Etats-Unis. Vendredi 28 octobre, dans un bref courrier à des responsables du Congrès, le parton du FBI, James Comey avait annoncé la découverte d’une potentielle ramification à l’enquête sur l’utilisation par Hillary Clinton d’un serveur privé quand elle était secrétaire d’Etat. Comey, dans son courrier, précisait cependant qu’il ne savait pas si cette découverte serait significative car il n’avait pas encore accès à ces nouveaux emails.

Ces derniers ont été découverts sur l’ordinateur portable d’Anthony Weiner, l’ex-mari d’une des plus proches collaboratrices de Clinton, qui fait lui-même l’objet d’une enquête fédérale. « Au milieu d’une élection, il y a un risque important d’être mal compris », reconnaît cet ancien procureur fédéral. Le républicain, nommé par le président Obama à la tête de la police fédérale, s’est en effet fait accuser de s’être immiscé dans la campagne présidentielle à quelques jours du scrutin.

En effet, en soulevant une accusation sans en dévoiler – sans même en connaitre – la portée à ne date aussi cruciale, ce dernier s’est retrouvé sous le feu des démocrates. Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a dénoncé un « deux poids, deux mesures » semblant vouloir « aider un parti par rapport à l’autre ». L’ancien ministre de la Justice démocrate Eric Holder a aussi critiqué « une grave erreur avec des implications potentiellement graves ». Il a souligné que la politique du ministère de la Justice -auquel est rattaché le FBI- était de ne pas commenter des enquêtes en cours et d’être particulièrement prudent à l’approche d’une élection.

Il existe en effet une règle informelle selon laquelle, dans les soixante jours précédant une élection, toute enquête visant un candidat doit être mise en sommeil ou se dérouler dans la plus grande discrétion. Lundi, certaines voix républicaines se sont elles aussi jointes à la clameur. Le président de la commission judiciaire du Sénat, Charles Grassley, a ainsi écrit à Comey que son courrier n’offrait « pas assez de contexte pour évaluer la pleine signification de ce développement », ce qui « n’est pas juste pour (…) Mme Clinton ».

Aujourd’hui, nombre de commentateurs s’interrogent : cette dernière « surprise d’octobre » pourra-t-elle changer l’issue de l’élection ? C’est en tout cas ce qu’espère Donald Trump. « Un vote pour Hillary est un vote pour soumettre notre Etat à la corruption publique », a-t-il réagi samedi, affirmant que pour lui, cette affaire était « plus grave que le Watergate ».

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