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Les premiers engagements de Trump président

Dans son interview sur CBS diffusée dimanche mais enregistrée vendredi 11 novembre, Donald Trump, nouveau président élu des Etats-Unis, est revenu les premières mesures qu’il comptait prendre au début de son mandat. Le milliardaire, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, s’est employé à rassurer lors de cet entretien. N’ayez pas peur, nous allons redresser notre pays ! Nous venons juste d’avoir une élection, et il faut nous donner un peu de temps », a-t-il expliqué. Une position plus raisonnable que la plupart de ses saillies de campagne. Donald Trump semble en effet avoir modéré son discours sur plusieurs dossiers majeurs depuis sa victoire.

M. Trump a tout d’abord annoncé qu’il renonçait à sa rémunération de président, qui se monte à environ 400 000 dollars par an. L’homme d’affaires dispose d’une fortune personnelle qui a été estimée par le magazine Forbes à 3,7 milliards de dollars. Donal Trump a également condamné les actes de violence contre les minorités – il y en aurait eu plus de 200 depuis l’annonce du résultat de l’élection. Se tournant vers la caméra, il a pris à parti les responsables et les a sommés d’« arrêter ». En outre, il a annoncé qu’il ne comptait pas remettre en cause le mariage homosexuel et était flexible sur l’Obamacare – système social nasique mis en place par son prédécesseur démocrate.

En revanche, M Trump a réaffirmé son intention de construire un mur à la frontière avec le Mexique, un des points forts de sa campagne. Cependant il a précisé que celui-ci ne s’étendrait pas forcément tout le long de la frontière. « On pourrait se contenter de clôtures, mais dans certaines zones, un mur est plus approprié ». Selon Newt Gingrich, un soutien proche du président élu, celui-ci ne demandera pas finalement au Mexique de payer pour le mur.

Il a également réaffirmé son choix « pro-life » (NDLR : pro-vie, c’est-à-dire anti-avortement) et son intention de nommer des juges qui partagent son point de vue à la Cour Suprême. Donald Trump explique que « si la Cour suprême inverse sa jurisprudence, ce sera à chacun des États de décider ». Il s’est également engagé à ce que les juges qu’il nommera soient « très favorables au Deuxième amendement » de la Constitution, qui fait de la détention d’armes un droit pour chaque citoyen américain.

Lors de l’entretien, Donald Trump a réaffirmé son intention d’expulser jusqu’à 3 millions de clandestins. Cette mesure concerne les « criminels », les personnes ayant des antécédents judiciaires, « qui appartiennent à des gangs, qui sont des trafiquants de drogue ». Une inflexion importante : pendant sa campagne, il voulait expulser 11 millions, sans distinction de statut et de passif criminel. Pour rappel, Barack Obama avait lui-même expulsé près de 2 millions de sans-papiers au cours de sa présidence, soit considérablement plus que son prédécesseur républicain George Bush.

En revanche, M Trump n’a pas l’intention de se lancer dans un bras de fer contre Wall Street pour assurer la prospérité de la classe moyenne américaine. Ainsi, il a appelé au démantèlement de la loi Dodd-Frank – un texte rédigé en 2010 par l’administration Obama. Il constitue la fondation de la réglementation de la finance, et avait été mis en place au lendemain de la crise de 2008 pour en rectifier les excès.

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