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Gambie : Yahya Jammeh s’accroche finalement au pouvoir

Le président sortant de la Gambie, Yahya Jammeh, a créé la surprise en rejetant, vendredi 9 décembre, la victoire surprise de son opposant, Adama Barrow lors de l’élection présidentielle qu’il avait pourtant acceptée, une semaine plus tôt. « Tout comme j’ai loyalement accepté les résultats, en croyant que la Commission électorale était indépendante, honnête et fiable, je les rejette dans leur totalité », a lancé M. Jammeh sur la télévision nationale. Le despote fantasque va contester les résultats de l’élection présidentielle en justice, devant la Cour suprême, malgré les intenses pressions internationales pour qu’il cède le pouvoir.

Adama Barrow, a exhorté lundi Yahya Jammeh à céder le pouvoir sans attendre. « Je suis le président démocratiquement élu de la République de Gambie », a-t-il rappelé face à la presse. « Je pense qu’il devrait démissionner maintenant », a-t-il ajouté. Samedi 10 décembre, Adama Barrow avait appelé ses partisans au calme, soulignant que le président n’avait pas le pouvoir constitutionnel de convoquer un nouveau scrutin. Les forces de l’ordre, ont toutefois été déployées dans toute la ville. Des militaires lourdement armés étaient disposés dans les lieux stratégiques comme le pont Denton Bridge, le palais présidentiel et le port, afin d’éviter tout débordement.

Ce revirement a suscité une vive réaction de la communauté internationale,d Conseil de Sécurité de l’ONU à l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE). « Nul ne peut remettre en cause la volonté du peuple qui s’est exprimé. » C’est en ces termes que Marcel de Souza, le président de la Commission de la Cédéao, a résumé le message porté ce mardi par les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest à Yahya Jammeh. « Adama Barrow est le président élu, un point un trait ». L’heure est encore à la conciliation, mais l’option militaire semble poindre : « Nous privilégions la diplomatie préventive », la « persuasion », insiste-t-il.

Mais si la diplomatie échoue, dit-il, « il faudra envisager des décisions plus draconiennes ». Vendredi, quelques heures avant son revirement et sa déclaration, Yahya Jammeh a promu 49 militaires à des postes majeurs. Il semble pour l’heure manœuvrer pour s’assurer du soutien d’une faction des forces armées nationales.

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