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Le « Non » l’emporte au référendum de réforme de la Constitution italienne

Douche froide pour Matteo Renzi. Avec presque de 60% des voix en faveur du « non », les Italiens ont massivement rejeté la réforme constitutionnelle portée par le Président du Conseil.  L’intéressé a lui-même parlé de défaite « extraordinairement claire » pour ce projet de réforme qu’il avait a soutenu corps et âme. Ce rejet, avec une forte participation (plus de 68 %) souligne une lassitude des électeurs, qu’il n’a pas réussi à convaincre de la pertinence, ni l’efficacité des réformes qu’il a mises en place pendant son mandat.

Ce référendum visait principalement au remplacement du Sénat actuel, aux pouvoirs symétriques à ceux de la Chambre des députés (un cas rare de « bicamérisme parfait »), par une chambre de représentants locaux, perdant leur droit de voter le budget et la confiance – donc de faire tomber le gouvernement. De ses 315 membres, la chambre devait passer à une assemblée de cent personnes. Cette réforme visait à fluidifier la vie politique italienne, parfois bloquée par un clivage entre les deux chambres.

Prenant note de l’échec de sa réforme, Matteo Renzi a, dans la foulée, annoncé sa démission. Ce faisant, le chef du gouvernement italien honore une promesse faite durant la campagne du référendum. Il y a quelques mois, il l’avait lui-même annoncé : « si le non l’emporte, je démissionne et me retire de la vie politique ». Le président Sergio Mattarella lui a demandé de reporter de quelques jours, en attendant le vote du budget 2017, dans l’intérêt du pays et afin de calmer les craintes en Europe.

Matteo Renzi raccroche donc les gants après avoir passé trois ans à la tête du gouvernement italien – une durée égalée par seulement deux présidents du Conseil avant lui. C’est justement cette fragilité gouvernementale qu’il voulait dépasser avec sa réforme. Aujourd’hui, presque toute la classe politique est favorable à des élections anticipées. Pour le Mouvement 5 Etoiles, mouvement populiste de Beppe Grillo et à la Lega [Ligue du Nord, nationalistes] de Matteo Salvini c’est une marche de plus dans la conquête du pouvoir.

Les conséquences du scrutin ne sont pas encore évidentes, mais ces deux partis – ainsi que la frange eurosceptique de la presse britannique, voient dans ce rejet un désaveu du projet européen. Jérôme Gautheret, journaliste spécialisé sur la question italienne dément tout lien : « Objectivement il n’y en a pas. La campagne a été centrée sur l’Italie, et les raisons de la chute de Matteo Renzi sont avant tout internes ». « En revanche il est à la tête du seul parti ouvertement européen de l’échiquier politique italien », précise-t-il

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