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L‘écologiste Van der Bellen reporte finalement les présidentielles autrichiennes

Le parti d’extrême droite FPÖ a reconnu la défaite de son candidat Norbert Hofer dimanche soir dans la course à la présidentielle autrichienne. « Je suis infiniment triste que cela n’ait pas marché, s’est incliné M. Hofer. Je félicite Alexander Van der Bellen pour son succès et appelle tous les Autrichiens à rester solidaires et à travailler ensemble. » Avec 53,6% des voix contre 46,4%, Alexander Van der Bellen se voit renforcé. Le 22 mai, il avait en effet dominé d’une courte tête son adversaire (50,35 %), mais sa victoire avait finalement été invalidée, sur recours de M. Hofer, en raison d’un vice de procédure lié au vote par correspondance.

Ce score marque une nette progression du candidat écologiste qui avait remporté ce premier duel sur le fil avec un peu moins de 31 000 voix d’avance.  « Depuis le début, je me suis battu et j’ai plaidé pour une Autriche pro-européenne », a déclaré à la télévision publique l’ancien patron des Verts autrichiens. L’enjeu est « la direction que l’Autriche va prendre (…) comment nous voyons notre avenir (…) et comment nous voulons être vus par le monde », a résumé lors de sa dernière intervention Alexander Van der Bellen, un économiste libéral.

Les fonctions du président de la République en Autriche sont essentiellement protocolaires. Toutefois, une élection de Norbert Hofer aurait constitué pour la première fois l’arrivée d’un candidat d’extrême droite à la tête d’un Etat européen depuis la seconde guerre mondiale – un choix lourd de symbolisme. Six mois après le Brexit et un mois après la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, une victoire d’un nouveau parti populiste aurait enfoncé le clou. Le parti d’extrême droite entendait ainsi conforter son implantation dans le paysage politique autrichien et transformer ce scrutin en tremplin vers la Chancellerie lors des législatives prévues en 2018.

Le FPÖ est perçu très négativement à l’étranger : il a été fondé dans les années 1950 par d’anciens ou proches de nazis. Pour autant, le spécialiste des relations internationales à l’IFRI, Philippe Moreau Defarges précise que « voter pour le FPÖ représente un coup de pied dans le bipartisme qui régit le pays depuis des dizaines d’années. » Les deux partis traditionnels n’ont d’ailleurs pas passé le premier tour de cette présidentielle.

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