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Nouveau cap dans la crise politique en Pologne

La Pologne vit des tensions politiques d’un intensité inédite depuis la chute du communisme. Plusieurs milliers d’opposants au gouvernement conservateur de Droit et Justice (PiS) ont parcouru pendant trois jours les rues de Varsovie et dans plusieurs villes du pays, à l’appel du mouvement de défense de la démocratie KOD et de quelques partis d’opposition. Cette contestation s’oppose à l’offensive du « bon changement » lancée au pas de charge par le parti populiste au pouvoir. Le Parlement polonais, est en effet dominé par le PiS, et multiplie l’adoption de lois dénoncées par l’opposition comme antidémocratiques.

Elles contiennent notamment un projet de règlement limitant l’accès des journalistes au Parlement et leur interdisant de prendre des photos ou vidéos, pour garantir aux députés « un cadre de travail confortable ». S’ajoute à cela le projet de loi visant à interdire totalement l’avortement (sauf en cas de danger pour la femme), ou l’exhumation des victimes du crash de l’avion. A cela s’ajoute un vote du budget que les manifestants considèrent comme « illégal ». A ce propos, les deux principaux partis d’opposition, Nowoczesna (libéral) et Plateforme civique (PO, centriste), ont saisi la justice.

Afin de tenter d’apaiser la situation, le président polonais Andrzej Duda a commencé à rencontrer les chefs des partis élus au Parlement. Il s’est dit « inquiet » de ce qu’il a vu au parlement – la foule a bloqué les portes et l’opposition a occupé l’hémicycle protestant contre l’exclusion de leur collègue, dans la nuit de vendredi à samedi. Dans une ambiance chaotique, la majorité conservatrice a décidé d’organiser les votes prévus, dont celui du budget de l’Etat, dans une autre salle du bâtiment – et sans l’opposition.

Les manifestants dénoncent également un projet visant à la mise au pas définitive du Tribunal constitutionnel. En conséquence La journée de dimanche a également été marquée par une manifestation de « remerciement » à Andrzej Rzeplinski, le président du Tribunal constitutionnel, dont le mandat arrive à terme lundi 19 décembre. Pour autant, la majorité a pouvoir, potée par les conservateurs populistes du PiS, tient encore le haut du pavé. Au pouvoir depuis un an, le parti est toujours largement en tête des sondages avec environ 35% d’opinions favorables, soit plus que la somme desdeux principaux partis d’opposition.

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