Site icon La Revue Internationale

La mésentente entre le FMI et l’UE sur la dette grecque se poursuit

Alors que la perspective de nouvelles négociations entre la Grèce et ses créanciers se rapproche une nouvelle fois, la participation du FMI à un nouveau plan de sauvetage reste incertaine. Celui-ci stime en effet que « la dette grecque est totalement intenable. Même avec une application pleine et entière des réformes approuvées dans le cadre du programme [d’aide], la dette publique et les besoins de financement vont devenir explosifs sur le long terme ». Dans un rapport confidentiel de l’institution obtenu par l’AFP, elle appelle la zone euro à proposer des mesures d’allègement « plus crédibles ».

La dernière vague de réformes mises en œuvre par Athènes pour obtenir le versement de la dernière tanche d’aides a sensiblement impacté son économie. Le FMI a participé aux deux précédents plans d’aide à la Grèce en 2010 et 2012. Or, celui-ci ne peut selon ses règles accorder de prêts à un pays que s’il juge sa dette soutenable avec un fort degré de probabilité. Or, pour lui, « la dette grecque est totalement intenable ». Si la dette n’est pas allégée, elle devrait atteindre à terme 275% du PIB du pays, contre 180% actuellement, indique encore le rapport.

Les bailleurs de fonds européens, l’Allemagne et les Pays-Bas en tête, s’opposent à cette vision, qu’ils qualifient de « pessimiste ». Ils refusent que le MES et la BCE acceptent des mesures d’allégement substantielles et demandent à Athènes de nouveaux efforts budgétaires, notamment des réformes plus poussées sur le marché du travail ou de l’électricité. Le gouvernement grec veut, lui, veut rétablir les conventions collectives mises à mal lors des plans de sauvetage précédents. Le prochain versement  – 86 milliards d’euros- risque d’être délicat sans le concours du Fonds.

« Le fardeau de la dette de la Grèce peut être soutenable, si les réformes convenues sont pleinement mises en œuvre, grâce aux conditions de prêt exceptionnellement favorables du Mécanisme européen de stabilité (MES), sur le long terme et aux mesures à court terme d’allégement de la dette récemment adoptées », a fait savoir un porte-parole du MES dimanche 29 janvier. Il s’agit de l’institution qui supervise les prêts de la zone euro à la Grèce et la politique de redressement du gouvernement. Le MES s’est refusé samedi à tout commentaire direct sur ce rapport.

Le 20 février prochain les ministres de la zone euro doivent à nouveau se réunir pour tenter de finaliser le dossier grec.

Quitter la version mobile