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Le Parlement européen a un nouveau président

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Après cinq années de présidence sociale-démocrate, le parlement européen vire à droite. Après une longue journée de votes et de tractations, mardi 17 janvier, le « perchoir » de Strasbourg est tombé aux mains de la coalition des partis conservateurs, le PPE. Antonio Tajani a été élu avec 351 voix sur 713 suffrages exprimés (contre 282 à son adversaire et 80 blancs ou nuls) tard dans la soirée et au quatrième tour. Il est à la tête d’une alliance fragile, compreannt les Tories britanniques sur le départ pour cause de Brexit.

Membre fondateur du parti Forza Italia, il a fait partie des proches de Silvio Berlusconi jusqu’en 1994. Il devient alors eurodéputé, puis commissaire européen à l’industrie et à l’entrepreneuriat. « C’est un homme politique respecté, qui a de l’expérience, qui tient ses engagements. Il est très attaché au débat démocratique. On peut s’attendre à ce qu’il soit un atout pour défendre nos intérêts industriels », s’est enthousiasmé le président de la délégation française du PPE, l’eurodéputé Franck Proust, peu après l’annonce du résultat.

Ce dernier doit sa surtout victoire au soutien de dernière minute du candidat de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), Guy Verhofstadt, qui a choisi de se retirer et de se rallier au PPE. S’il lui manquait alors trois voix pour atteindre la moitié des suffrages, c’est avec le soutien des Conservateurs et Réformistes que Tajani a réussi à s’imposer. Il aura aussi certainement bénéficié de l’absence de candidature commune à gauche.

Ce bras de fer entre gauche et droite au Parlement européen est quasiment inédit – il faut démonter à 1989, avec l’élection du socialiste espagnol Enrique Baron. Depuis, les élections du président étaient toutes négociées. Le renouveau du clivage ne déplait pas à tout le monde : « C’est très bien de ne plus donner aux citoyens ce sentiment de méli-mélo entre la gauche et la droite » pour l’eurodéputée Pervenche Berès, présidente de la délégation française. Les partis eurosceptiques et nationalistes avaient souvent pointé du doigt cette collusion, comme le soulignait l’expression « UMPS » en France

Antonio Tajani succède ainsi Martin Schulz, qui a renoncé à un troisième mandat pour tenter sa chance sur la scène politique allemande.

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