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Législatives en Côte d’Ivoire : les leçons d’une victoire

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Rien n’arrête plus Alassane Ouattara. Après avoir été réélu pour un second mandant à la tête de la Côte d’Ivoire à l’automne 2015, le président sortant a fait passer son projet de réforme de la constitution en octobre dernier. Son parti s’est maintenant imposé lors des élections législatives en décembre – les premières de la toute jeune IIIème République ivoirienne. La victoire semble totale. Avec 167 sièges sur les 255 que comptent l’Assemblée Nationale – et, donc, une majorité absolue – le RHDP sort largement renforcé de ce cycle électoral. Et ce d’autant plus que le principal parti d’opposition a réalisé un score très décevant. L’ancien parti de Laurent Gbagbo – ex-président déchu, actuellement en procédure devant la Cour Pénale Internationale – avait annoncé compter sur « une trentaine de sièges ». Il n’en compte finalement que trois.

Cette victoire du RHDP doit cependant être mise perspective. Si le score est nettement en faveur du parti au pouvoir, le scrutin affiche une participation spécialement basse (34,10 %) – en particulier par rapport aux précédentes consultations nationales qui ont conforté Alassane Ouattara. Ce désintérêt relatif pour le vote législatif peut s’expliquer de plusieurs façons. Il faut rappeler que les électeurs ivoiriens ont été sollicités à maintes reprises durant une courte période de temps. Ainsi, l’élection présidentielle d’octobre 2015 a mobilisé environ 52 % de l’électorat. Quand les électeurs ont été rappelés aux urnes pour se prononcer pour la nouvelle constitution un an plus tard, le taux de participation a alors connu une baisse de près de 10 %, pour se situer à 42,42 %. On observe une baisse comparable pour ce scrutin (moins 8 points). L’accumulation des sollicitations a certainement joué un rôle dans la démobilisation, en particulier auprès des populations les plus démunies ou dans les zones rurales reculées où il plus difficile d’aller voter. 

La vue s’ensemble du scrutin semble tout de même clairement indiquer un soutien renouvelé à la politique de réforme engagée par le président Ouattara. Ce dernier n’a par ailleurs pas manqué de la souligner dans son discours de fin d’année : « Vous vous êtes clairement prononcés en faveur de la modernisation, de la paix et de la cohésion sociale.  Je voudrais, à nouveau, vous adresser mes sincères remerciements et vous exprimer toute ma fierté pour votre soutien ». Si sa vague de réformes et son entreprise de modernisation de la société ivoirienne a été plus clivante, elle n’en a pas moins reçu un soutien répété de la part des ivoiriens. « Ces élections législatives parachèvent le cycle de réformes et de consolidation de nos Institutions. Nous pouvons être fiers de l’évolution démocratique de notre pays », se félicitait le chef d’Etat. 

La nouvelle Assemblée nationale entrera en fonction le 6 janvier, et procèdera à l’élection d’un nouveau président, pour une nouvelle république. Un vice-président devra également être nommé, et le Sénat entrera en fonctions pour la première vois de l’histoire ivoirienne du fait de la réforme constitutionnelle. « Pour ma part, je suis convaincu que ces évolutions institutionnelles renforcent la stabilité politique de notre pays et offrent un cadre propice à la poursuite de notre marche vers l’émergence », s’enthousiasmait Alassane Ouattara. Il aura en tout cas la voie libre pour poursuivre sa marche. 
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