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Ouverture du procès Teodorin Obiang sur les « biens mal acquis »

Coup de départ dans l’affaire des « biens mal acquis ». L’ancien ministre de l’agriculture et des forêts, promu fin juin par son père Teodoro Obiang Nguema vice-président de Guinée équatoriale, doit comparaitre aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris pour blanchiment d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d’abus de confiance et de corruption. De fait, ce procès est symbolique, car il s’agit d’une première contre les auteurs de détournement d’avoirs africains, ensuite placés en France. L’homme est aussi poursuivi par la justice suisse.

L’affaire a été initié par une plaint conjointe des ONG Sherpa et Transparency International en 2007, qui pointaient du doigt l’empire immobilier colossal et la collection de voitures de luxe du ressortissaitn de Guinée équatoriale. Hôtel particulier de 4000m2 avenue Foch estimé à 107 millions d’euros (disposant d’un hammam privé, d’une salle de sport, d’une discothèque, d’un salon de coiffure, d’une salle de cinéma), Ferrari, Bentley, Bugatti, une partie de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, pour 18,3 millions d’euros, le tout payé en mallettes de billets.

Au terme de l’instruction, les juges ont établi qu’il s’agissait sans doute d’argent détourné « de fonds publics ». Entre 2004 et 2011, près de 110 millions d’euros provenant du Trésor public de Guinée équatoriale sont apparus sur son compte personnel. Le fils de Teodoro Obiang Nguema, président équato-guinéen depuis 1979 , affirme qu’il a « gagné légalement son argent dans son pays», at qu’il est « innocent des faits qu’on lui reproche ». Il a par ailleurs tenté de faire annuler ces poursuites, invoquant son statut de vice-président de son pays, qui selon lui, octroyait une immunité.

Me Emmanuel Marsigny, avocat de Teodorin Obiang, estime que délais sont « beaucoup trop courts » et non conformes à la loi. Il a demandé « que [son client] puisse bénéficier du temps raisonnable pour pouvoir organiser effectivement sa défense ». Sa requête sera observée aujourd’hui.

Le CCFD-Terre solidaire a estimé que sur la trentaine de dictateurs étudiés dans son rapport de 2009, la somme détournée dans les pays en développement et placée à l’étranger se situait entre 99 et 170 milliards d’euros.

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