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RDC : un accord de sortie de crise pour la nouvelle année

C’était le round de la dernière chance, et il aura finalement porté ses fruits. Après pas moins de 13 heures de négociations à couteaux tirés, les forces politiques de la République Démocratique du Congo ont réussi à trouver un accord de sortie de crise, après plusieurs mois de manifestations, d’opérations ville-morte, de répression brutale et de soupçons sérieux d’arrestations arbitraires et de pressions politiques. Ce texte va gérer la transition de douze mois jusqu’aux élections prévues en décembre 2017, alors que la majorité des institutions du pays avaient atteint a fin de leur mandat sans que des élections n’aient été organisées.

Selon cet accord, en 2017, Joseph Kabila, président sortant, dont le second mandat – et dernier selon la constitution –sera toujours à la tête de la République démocratique du Congo (RDC). Cependant, la gestion de pays sera aussi assurée par un Conseil national de transition (CNT) présidé par l’opposant historique Étienne Tshisekedi. Le premier ministre devra aussi être issu de la coalition d’opposition « le Rassemblement » durant la transition. Certaines questions doivent encore faire l’objet d’un « arrangement particulier » qui devra être discuté à partir du début de la semaine prochaine.

Pour les partisans de Joseph Kabila, les élections, initialement prévues en novembre de cette année, n’avaient pas pu être organisées faute de moyens techniques et financiers. Elles sont en effet estimées 1,5 milliard de dollars – le budget de l’Etat pour cette année se limitait 4,5 milliards, notamment à cause de la chute du prix du pétrole. L’opposition – et une large majorité de a communauté internationale, accusait M Kabila de manœuvrer afin de rester au pouvoir. Au terme de ce marathon, le chef de l’Etat ne pourra pas briguer un troisième mandat ni faire réviser la Constitution – principale inquiétude de l’opposition.

Les négociations avaient été interrompues avant Noël faute d’entente. Elles ont repris cinq jours plus tard sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui a porté le projet à bout de bras alors que le pays semblait au bord de l’implosion. Les évêques congolais se sont déclarés « heureux » d’avoir réussi à « aboutir à un compromis politique inclusif » qui évite « au pays le chaos », selon le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) Mgr Marcel Utembi. Aujourd’hui, Félix Tshisekedi a affirmé être satisfait à 80% de cet accord et dit croire que l’essentiel est fait.

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