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Reprise des négociations sur l’avenir de Chypre à Genève

Serait-ce la fin de plus de 40 ans de division ? Les deux délégations rivales, dirigées par le président chypriote grec Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci, se sont retrouvées vers hier au Palais des Nations, siège de l’ONU, à Genève, afin de tenter mener à leur terme les délicates négociations de réunification du pays. Au menu les questions économiques, les relations avec l’UE et la gouvernance du futur Etat. C’est la troisième fois depuis novembre que les deux hommes se retrouvent en Suisse.

L’île est en effet divisée en deux depuis 1974, lorsque l’armée turque a envahi la partie nord de l’ile. Cette opération visait à contrer un coup d’Etat de Chypriotes grecs visant à rattacher le pays à la Grèce de force. La partition qui s’en suit a provoqué le déplacement de 162 000 Chypriotes grecs et de 48 000 Chypriotes turcs, selon un rapport de l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo. Aujourd’hui, la République de Chypre, membre de l’Union européenne depuis 2004, n’exerce son autorité que sur la partie sud, de l’ile. Les Chypriotes turcs habitent dans le nord, où dans République turque de Chypre du Nord (RTCN), qui n’est reconnue que par Ankara.

Un accord est « difficile mais possible » a déclaré le Conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU pour Chypre, Espen Barth Eide, ce lundi, avant le début des pourparlers. Les deux camps peinent toujours à s’entendre sur certaines questions cruciales telles que les arrangements territoriaux, la question de la sécurité ou la restitution des propriétés spoliées. « Nous sommes actuellement au moment final, à un moment de vérité », a déclaré le diplomate norvégien. Mercredi, les délégations doivent se retrouver et échanger sur le partage territorial de l‘île dans le cadre d’un Etat fédéral.

Si un compromis est trouvé, il sera soumis à l’aval de la population par référendum dans chacune des deux parties de l’île. Cepedant, les divisions sont profondes au sein de la population, et ces pourparlers de paix sont loin de faire l’unanimité. « Le peuple est à nouveau devant un défi. Il est sous pression (…) avec un agenda des plus serrés et des menaces parlant d’une dernière chance de réunification, ornée de chantage pour une partition de l’île », écrit l’avocat chypriote Gerasimos Panagiotatos-Tzakis dans une tribune publiée dans le quotidien chypriote Phileleftheros.

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