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La Gambie en pleine transition démocratique ?

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Après avoir vécu, pendant plus de 22 ans, sous le joug d’un régime autoritaire, la Gambie semble bel et bien prendre le cap de la démocratie. Malgré un pouvoir est encore fragile et une économie à bout de souffle, le nouveau président gambien, Adama Barrow, semble vouloir tourner la page. « Nous voulons instaurer la démocratie dans le pays. Nous voulons rétablir l‘état de droit. Nous allons résoudre les défaillances concernant les droits de l’homme », avait-il annoncé lors de sa première conférence de presse à Banjul, le 26 janvier dernier.

Première mesure symbolique de cette transition, Barrow a effacé de la constitution le statut « République islamique de la Gambie », établie en 2015 par son prédécesseur Yahya Jammeh. Le pays s’appelle désormais simplement la « République de la Gambie ». Il a également annoncé un retour prochain de son pays dans le Commonwealth, mais également dans la Cour pénale internationale (CPI) – que son prédécesseur avait quittée dans la foulée du retrait du Burundi et de l’Afrique du Sud.

De plus, Yankuba Badjie, qui dirigeait en Gambie la très redoutée Agence nationale du renseignement (NIA), a été arrêté lundi et placé en « détention provisoire ». Selon Jeune Afrique, il serait « interrogé sur des affaires survenues durant la période pendant laquelle il a dirigé la NIA ». Badjie avait été démis de ses fonctions au lendemain de l’arrivée au pouvoir du président Adama Barrow. Il s’agit de l’ancien homme fort du système répressif de Jammeh, accusé d’avoir été derrière des centaines de détentions arbitraires, disparitions, arrestations, tortures de journalistes et d’opposants.

En outre, le 18 février le président Barrow « a accordé la grâce à 174 prisonniers », tous des détenus de droit commun. « D’autres prisonniers devraient être libérés dans les prochaines semaines » indiquait le compte Facebook officiel du président Barrow. Ce dernier avait a déjà procédé à la libération en décembre d’une quarantaine de prisonniers politiques – dont l’opposant historique Ousainou Darboe. Reste le problème des nombreux disparus comme le journaliste Ebrima Manneh, arrêté en 2006 par l’agence des renseignements.

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