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Nouvel éloignement entre la Chine et la Corée du Nord

Après son cinquième et dernier essai nucléaire en dépit des vives protestations de la communauté internationale, et un nouveau tir de missile balistique le 1é février dernier, la Corée du Nord semble avoir franchi un cap. Le lendemain, en plein terminal de l’aéroport de Kuala Lumpur, Kim Jong-nam, le demi-frère aîné de Kim Jong-un, était assassiné – par empoisonnement et probablement par des agents nord-coréens selon la police malaisienne. La relation sino-nord-coréenne semble souffrir de la volatilité de son voisin et allié capricieux. Pékin a décidé de prendre part aux sanctions décidées par le Conseil de sécurité en vue de contrecarrer le programme nucléaire nord-coréen.

La Chine a en effet annoncé la fin de ses importations de charbon depuis la dictature des Kim. Et cette mesure n’est pas que symbolique : « Le charbon est la source la plus importante de devises étrangères pour la Corée du Nord, et la plus grande partie est exportée vers la Chine. L’impact sur la Corée du Nord va donc être majeur », selon Lu Chao, spécialiste de la péninsule coréenne à l’Académie des Sciences sociales du Liaoning . Elle devrait laisser 300.000 Nord-Coréens sans travail. Aussi, dans une dépêche de l’agence officielle KCNA datant du 23 février, Pyongyang s’en est prise avec virulence à un « pays qui se présente comme une grande puissance mais danse au pas des Etats-Unis ».

Un éditorial du Global Times du 24 février, le seul média chinois habilité à commenter la politique étrangère du régime a répondu à la polémique. Selon l’article, Pékin serait « imperturbable face aux critiques nord-coréennes ». La Chine entend maintenir son opposition « au programme nucléaire du Nord, tout en maintenant des relations bilatérales normales », poursuit l’article.

Cependant, si Pyongyang est un allié de plus en plus dur à défendre, Pékin n’a pas pour autant changé son fusil d’épaule. En particulier depuis la multiplication des provocations du nouveau président américain depuis son arrivée au pouvoir – annonce de guerre économique, rapprochent avec Taïwan… Ce dernier avait tendu une main vers la Chine sur le dossier nord-coréen le 23 février dernier : « Les Chinois pourraient régler le problème nord-coréen rapidement s’ils le voulaient ». « Le problème nucléaire nord-coréen ne concerne que la Corée du Nord et les États-Unis » rétorquait dès le lendemain un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois.

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