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Reprise des pourparlers syriens à Genève dans une ambiance résignée

Il ne faut « pas attendre de percée immédiate » lors des pourparlers de paix de Genève a annoncé hier l’émissaire de l’ONU, Staffan de Mistura, lors de la reprise des négociations entre le régime de Bachar al-Assad et l’insurrection syrienne. Pour la première fois depuis neuf mois, les deux camps se retrouvent en effet à nouveau à Genève (Suisse) sous l’égide des Nations unies (ONU). « Je ne peux pas vous dire si cela marchera mais nous devons profiter de la tendance, car aucun cessez-le-feu ne peut durer sans solution politique », soulignait le diplomate italo-suédois.

Pour rappel, des discussions menées fin janvier à Astana, la capitale du Kazakhstan, sous l’égide de la Russie, de la Turquie et de l’Iran, avaient permis de conforter le très fragile cessez-le-feu. La délégation du gouvernement de Damas et celle du Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l’opposition, n’avaient cependant pas pu trouver d’autre point d’accord. De fait, les tensions sont encore si importantes que les deux parties avaient refusé de se parler directement autour de la même table.

Cependant, l’opposition a renouvelé son appel négocier directement avec les représentants du régime de Damas. Pour Salem Meslet, porte-parole du Haut Comité, « Nous voulons du sérieux autour de la table de négociations : nous voulons des négociations directes pour gagner du temps, parce que chaque jour qui passe signifie plus de morts, plus de famine et plus de villes assiégées. » Principal point d’accroc : la « transition politique » – ce qui pour l’opposition signifie le départ du président syrien Bachar al-Assad comme préalable à tout accord de paix.

Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le feu, l’opposition n’a eu de cesse de dénoncer des violations, en raison notamment des bombardements de l’aviation du régime. Le conflit – qui a fait déjà plus de 300 000 morts – ne semble pas évoluer dans le bon sens sur le terrain. Moscou a cependant demandé aux autorités syriennes de suspendre toutes les attaques aériennes pour laisser une chance aux négociations qui s’ouvrent à Genève de marquer, faute d’accord, au moins une avancée. Avec l’arrivée d’un nouveau locataire à la présidence des Etats-Unis, des changements sont à attendre, cependant personne ne sait encore quelle sera la nouvelle position de Washington.

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