Parrainée par la première dame, Dominique Nouvian Ouattara, la célébration de la Journée internationale de la femme a été l’occasion de rappeler aux Ivoiriennes la place centrale qu’elles avaient dans le processus de développement de leur pays. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas nécessairement les pays les plus « développés » qui sont les plus avancés sur la question du respect de la condition féminine…
Comme tous les ans, le monde fêtait le 8 mars dernier la Journée internationale des droits des femmes. Mais la régularité de la célébration n’implique pas pour autant le progrès constant de la cause féminine. Loin de là. Comme le dénonce la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), à travers le monde, les femmes continuent de subir discriminations et violences. « Dans de nombreux Etats, les discriminations sont inscrites tant dans le droit pénal que dans le droit civil relatif au mariage, à l’héritage ou encore à la propriété », déplore l’ONG. Sans oublier que « même dans les pays où les femmes ont pu obtenir une égalité en droit, celle-ci est souvent illusoire dans la pratique ».
C’est pourquoi des centaines de milliers de femmes ont décidé de profiter de la Journée du 8 mars pour descendre dans la rue et dénoncer les violences dont elles sont victimes. En Russie, un groupe de sept féministes s’est introduit dans le Kremlin pour protester contre « 200 ans d’hommes au pouvoir ». A Dublin, une marche a été organisée pour demander au gouvernement d’organiser un référendum en vue d’abolir l’interdiction constitutionnelle de l’avortement.
Des manifestations monstres ont également eu lieu aux Etats-Unis, notamment à Los Angeles et New York, où plusieurs milliers des femmes sont descendues dans les rues pour dénoncer les propos misogynes et les prises de position anti-avortement du président Donald Trump. En Espagne, en Amérique latine, en Turquie et dans plusieurs pays asiatiques les femmes ont elles aussi profité de cette journée pour faire part au monde de leur ras-le-bol face aux injustices dont elles sont toujours victimes.
L’Afrique plutôt bonne élève
Heureusement, la condition des femmes ne fait pas que reculer, et il existe même certaines régions du monde où elle avance de manière tout à fait enthousiasmante. C’est le cas notamment de plusieurs pays africains. Dans le classement 2016 du Forum économique mondial (WEF), huit pays d’Afrique subsaharienne devancent ainsi les Etats-Unis en matière d’égalité des sexes, preuve que les droits des femmes progressent sur le continent.
Cette tendance est particulièrement perceptible en Côte d’Ivoire, où la Constitution adoptée lors du référendum du 30 octobre dernier, qui crée la 3e République, prévoit de promouvoir les droits politiques des femmes ainsi que la parité pour l’accès aux emplois publics et privés, comme l’a rappelé la première dame du pays, Dominique Nouvian Ouattara.
Lancée le mardi 28 février par la ministre de la Femme, de la Protection de l’enfant et de la Solidarité, la 40e édition de la Journée internationale de la femme (JIF) a été célébrée le 10 mars à Adzopé, capitale de la région de la Mé. Marraine de la célébration, Dominique Nouvian Ouattara a profité de l’occasion pour rappeler l’engagement sans faille de son mari, le président Alassane Ouattara, pour l’amélioration des conditions de vie des femmes. Elle a ainsi évoqué la modification du texte de loi n° 64-735, qui donne le droit à la femme d’être également chef de famille.
Dominique Nouvian Ouattara : un engagement concret et durable
La première dame a également tenu à rappeler la création de l’Observatoire national du genre et la mise en place du Compendium des compétences féminines en 2016. La création du Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) pour leur autonomisation a été tout particulièrement saluée lors de la célébration, la JIF 2017 étant organisée autour du thème « L’autonomisation économique de la femme pour un monde plus juste et plus équitable ».
Or, pour Dominique Nouvian Ouattara, la Côte d’Ivoire « ne saurait atteindre l’émergence » sans la contribution des femmes. C’est pourquoi elle lance un appel afin « de leur apporter des ressources suffisantes, qui leur permettront de mener à bien des activités génératrices de revenus et de devenir autonomes ».
Doté d’un capital de 8,5 milliards de FCFA, le FAFCI a permis d’aider 115 000 femmes de toutes les régions du pays à démarrer une activité génératrice de revenus. « Aujourd’hui, un grand nombre de nos sœurs ont pu gagner en autonomie, et sont en mesure de soutenir leurs familles en assurant un revenu additionnel au foyer. Les résultats obtenus sont très encourageants, et nous poursuivrons nos efforts afin que d’autres femmes puissent en bénéficier à leur tour », fait valoir Mme Nouvian Ouattara.
Lors de la célébration, les femmes de la région de la Mé se sont vu octroyer 200 millions de FCFA supplémentaires afin de financer 2 000 nouveaux projets. La première dame a par ailleurs offert des dons en vivres et matériel pour 100 millions de FCFA pour permettre aux femmes de mener à bien leurs activités. Des aides concrètes qui témoignent d’un engagement sérieux et durable en faveur des femmes, à l’heure où la protection de leurs droits semble mise à rude épreuve dans de nombreux pays du monde.