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Irlande du Nord : la percée des nationalistes présage d’âpres négociations

Les deux grands partis d’Irlande du Nord, le DUP (unionistes) et le Sinn Féin (nationalistes), étaient donnés au coude à coude pour les élections législatives. C’est finalement les unionistes qui ont terminé en tête du scrutin anticipé en Irlande du Nord hier, mais avec un siège d’avance seulement sur les nationalistes du Sinn Féin. Les premiers ont remporté 28 des 90 sièges de l’assemblée régionale, contre 27 pour les séparatistes – ils militent pour une sortie de Grande-Bretagne, et veulent une Irlande unie.

Cette victoire cache en fait une défaite : si le DUP reste le premier parti, son avance a, pour la première fois de son histoire, tout bonnement disparu. Et l’autre grand parti unioniste, l’UUP, a également réalisé une contre-performance (10 sièges), entraînant la démission de son leader Mike Nesbitt. CE nouveau rapport de force risque bien d’affecter la table des négociations lors de la formation du futur gouvernement. Seules 1 168 voix et un siège séparent désormais les deux formations.

« L’idée qu’une majorité unioniste existe pour toujours au nord a été balayée », a triomphé Gerry Adams, président du Sinn Fein. Les deux partis ont désormais trois semaines pour former un nouveau gouvernement. Si les négociations échouent, les pouvoirs seraient rendus au parlement de Westminster. Forts de ce nouveau poids, ils ont fait connaitre leurs exigence s : la chef du gouvernement sortante doit partir.

Arlene Foster, a comparé les nationalistes à des crocodiles. « Si vous nourrissez un crocodile, il va revenir pour demander davantage ». De plus, elle est impliquée dans le scandale « Cash for ash » – un programme d’aide aux énergies renouvelables si avantageux que des hangars vides ont été chauffés au bois. Il est à l’origine de la crise qui a précipité la chute du dernier cabinet et provoqué les élections. Elle a également refusé l’adoption d’une loi reconnaissant les droits des habitants parlant le gaélique.

« C’est une élection qui marque un tournant ; la première au cours de laquelle la réalité démographique de l’Irlande du Nord se traduit en termes électoraux » souligne le blogueur Chris Donnelly. De fait, la participation était de plus de 64,8 %, – le taux le plus élevé depuis l’accord du Vendredi Saint du 10 avril 1998, qui a mis fin aux violences en Irlande du Nord. En outre, derrière ce vote on retrouve la question du le Brexit. Le DUP a fait campagne pour une sortie de l’Union européenne alors que le Sinn Féin a milité contre.

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