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Monsanto connaissait les dangers du Roundup depuis 1999

La Cour fédérale de San Francisco a déclassifié, jeudi 16 mars, plus de 250 pages de correspondance interne de la firme agrochimique Monsanto, prouvant que cette dernière s’inquiétait sérieusement, dès 1999, du potentiel mutagène du glyphosate, principe actif de son engrais phare, le Roundup. « Prenons un peu de recul et regardons ce que nous voulons vraiment faire. Nous voulons trouver quelqu’un qui est familier du profil génotoxique du glyphosate/Roundup et qui peut avoir une influence sur les régulateurs, ou conduire des opérations de communication scientifique auprès du public, lorsque la question de la génotoxicité [du glyphosate] sera soulevée » peut-on lire.

La révélation a été permise par une action collective à l’encontre du groupe. Les plaignants attribuent leur maladie à leur exposition au glyphosate, s’appuyant sur les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l’Organisation mondiale de la Santé. Coup dur pour la stratégie commerciale d Monsanto, où Roundup occupe un rôle central : il s’est développé autour de la vente liée de ce pesticide et des cultures transgéniques capables de le tolérer. Les archives déclassifiées soulignent que Monsanto avait bénéficié de connivences au sein de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), chargée aux Etats-Unis d’évaluer la sûreté du glyphosate

Hasard du calendrier, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a déclaré ce 15 mars qu’elle ne considérait pas le glyphosate comme cancérogène ou mutagène.

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