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Présidentielles 2017 : la campagne de tous les scandales

40 jours avant le premier tour des présidentielles, les affaires judiciaires ne se tarissent pas. Les trois favoris de ce scrutin, selon les sondages, sont tous trois aux prises avec la justice. Malgré la présomption d’innocence, les affaires entourant François Fillon n’en finissent plus de faire le « une ». Le candidat du parti Les Républicains a en effet été mis en examen mardi pour « détournement de fonds publics » et « recel d’abus de biens sociaux », notamment, par les trois juges d’instruction en charge de l’enquête sur les emplois présumés fictifs de sa femme et de deux de ses enfants. Les juges ont estimé qu’il existe des « indices graves et concordants » de nature à justifier une enquête. Il a rencontré les magistrat ce lundi – soit 24h avant sa convocation, afin d’éviter la presse.

C’est la première fois qu’un candidat majeur à l’élection présidentielle se retrouve mis en examen. François Fillon avait par ailleurs annoncé qu’il se retirerait s’il faisait l’objet d’une telle procédure, en faisant une question d’« honneur ». Mais pas question pour le troisième homme des sondages de se retirer de la course électorale. « Les Français se sont fait leur opinion sur lui. L’homme qui se présentait comme quelqu’un d’austère, attaché aux valeurs traditionnelles, et dont ils se sont rendu compte que c’était un homme qui aimait l’argent. Ils jugeront cela, ils jugeront la dichotomie entre l’image qu’il a voulu donner de lui et lui », estimait la candidate du Front National, Marine Le Pen.

Cette dernière n’est, à en croire la justice, cependant pas exempte de tous reproches. La présidente du Front national est l’objet de deux redressements fiscaux pour avoir sous-évalué la valeur de ses biens immobiliers. L’hôtel de Montretout, un manoir onze pièces à Saint-Cloud et la maison familiale de Rueil-Malmaison, détenu en commun avec son père Jean-Marie Le Pen, seraient même sous-évalués de l’ordre de 60%. Parallèlement, le Parquet national financier a ouvert, début 2016, une enquête préliminaire sur la déclaration de patrimoine faite par Marine Le Pen, en 2014. Elle fait également l’objet de poursuite pour des emplois présumés fictifs d’assistants au parlement européen. Elle n’a cependant pas, jugé bon de répondre à la convocation des juges.

Le candidat d’En Marche, Emmanuel Macron, n’est pas en reste. Il est pour sa part éclaboussé par des soupçons de favoritisme. Il fait l’objet d’une enquête préliminaire pour favoritisme, complicité et recel dans le cadre d’une soirée à Las Vegas à laquelle a participé le candidat lorsqu’il était ministre de l’Economie. Elle aurait été organisée par Havas, avec des entrepreneurs français pour un coût de 380.000 euros, sans appel d’offres. L’équipe de campagne estime que cette enquête concerne l’organisateur de la soirée et non l’ancien ministre. La justice tranchera. Si le candidat n’est pas directement visé, la nouvelle fait tâche, dans une campagne décidément placée sous le signe des scandales.

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