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RDC : Katumbi appelle au départ de Kabila

Alors que l’opposition et le régime devait se partager la gestion de la République Démocratique du Congo, le temps d’organiser des scrutins renouvelant une classe politique hors mandat, la nomination de Bruno Tshibala au poste de Premier ministre par le président sortant Joseph Kabila enrage l’opposition. A sa tête, on retrouve l’opposant en exil Moïse Katumbi. Il parle d’une désignation « contraire à l’esprit et à la lettre » des accords de la Saint-Sylvestre et appelle à des manifestations pacifiques afin de dénoncer cette décision et appeler au départ de Joseph Kabilia.

Ce dernier avait déjà été vivement secoué à la fin de l’an dernier, alors que son second – et dernier mandat légal – s’achevait, sans qu’il n’ait organisé d’élections pour assurer sa succession. La crise politique majeure avait alors été évitée grâce aux accords de la Saint Sylvestre, convenus entre le régime et l’opposition, et organisés par l’épiscopat congolais. Au titre de ces textes, Jospeh Kabila était exceptionnellement autorisé à se maintenir au pouvoir le temps de la transition démocratique du pays, et le Premier ministre serait un membre de l’opposition.

La nomination de Bruno Tshibala, à la fois dissident de la principale coalition d’opposition (le Rassemblement), et de l’UDPS, parti majoritaire en son sein, est une violation directe de cet accord. « Le sabordage de l’accord risque de plonger notre pays dans le chaos » déplore Katumbi, qui s’alarme du « cynisme et de l’irrespect du peuple congolais » affiché par le chef de l’État. Aussi, lors d’une visite au Maroc, où il est officiellement en visite avec le club de football qu’il préside, le TP Mazembe, il a appelé à la « démission » de M Kabila, qui a « perdu toute légitimité ».

Selon Katumbi, de vastes « marches pacifiques » doivent se tenir partout dans le pays jusqu’au 24 avril, date anniversaire de l’instauration du multipartisme en RDC. Face à risques de nouvelles violences, celui-ci rétorque : « Dans notre pays, qui massacre ? qui tue ? Ce n’est pas le peuple, c’est le pouvoir en place. Gouverner, ce n’est pas tuer ses électeurs. En France, quand vous allez manifester, est-ce qu’on envoie des gens tirer sur les manifestants ? Non. »

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