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Royaume-Uni : Theresa May convoque des législatives anticipées

Trois semaines après le déclenchement du Brexit, la Première ministre britannique Theresa May a pris tout le monde de court mardi 18 avril en fin de matinée, en annonçant la tenue de « snap elections » (des élections législatives surprise) dès le 8 juin prochain. L’objectif annoncé de cette manœuvre : obtenir des britanniques « un mandat clair » pour mener les discussions du Brexit. Les députés ont validé par 522 voix contre 13 l’organisation du scrutin.

La nouvelle chambre apportera la « stabilité » nécessaire au pays, a-t-elle déclaré ans un point presse donné devant le 10 Downing Street. Pour la chef de gouvernement, il en relève de « l’intérêt national ». Ce vote prendra donc des airs de plébiscite pour Theresa May, qui n’a pas été élue – elle a repris le flambeau du l’ancien leader Torry David Cameron, qui a démissionné après le référendum sur le Brexit, contre lequel il avait fait campagne.

Jeremy Corbyn, le chef du Parti travailliste, principale formation d’opposition, accuse un retard de popularité significatif. Son parti est en effet distancé de plus de 20 points par les conservateurs dans les derniers sondages – un déséquilibre dont Mme May entend profiter pour conforter sa majorité, a actuellement d’à peine 17 sièges. Corbyn s’était néanmoins dit favorable à un renouveau parlementaire – d’où la très large validation du vote par le parlement.

Ce dernier a « salué » la demande de sa rivale, avant de déclarer que sa formation était capable de proposer une « alternative » au gouvernement conservateur. Un pari risqué : selon un tout nouveau sondage du Guardian/ICM, le Labour risque de perdre une cinquantaine de sièges. A contrario, les conservateurs sortiront sans doute renforcés par ce vote, notamment lors des négociations à venir avec les autres pays européens.

Autre résultat de ce vote : le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP ; extrême droite) est crédité de 11 %. En vertu du système électoral à un tour britannique, il ne dispose pratiquement d’aucune chance d’accéder à Westminster. Leur échec affaiblirait leurs idées – surtout après la vague de démission des chefs de file du Brexit après son vote. Aussi, Teresa May compte se rendre moins dépendante des europhobes au sein de son parti.

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