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Côte d’Ivoire : vers la signature d’un accord avec les mutins ?

Depuis le mois de janvier, la Côte d’Ivoire a dû faire face à des tensions récurrentes entre le gouvernement et des branches de l’armée. La situation avait dégénéré depuis vendredi, lorsque des groupes de militaires se sont insurgés à Bouaké (centre) et dans la capitale économique Abidjan. Il s’agit principalement d’anciens rebelles qui avaient pris le parti de M. Ouattara pendant la crise électorale de 2010-2011. Après la crise, ils ont intégré à l’armée régulière contre la promesse de primes.

Ils réclament le paiement de la totalité des primes promises par le gouvernement après les mutineries de début d’année. Quelques 8 400 mutins réclamaient alors 12 millions de francs CFA de primes (18 000 euros) chacun. Ils avaient obtenu le versement de 5 millions (7 500 euros) en début d’année. Ces sommes sont considérables pour le pays. Le gouvernement serait divisé sur le versement de la prime. En outre, les caisses de l’État sont vides, le cacao – une des principales productions en Côte d’Ivoire – ayant perdu 30 % de sa valeur.

Devant ce blocage, les mutins et l’armée régulière ont eu des échanges de tirs nourris, lundi 15 avril au petit matin en provenance des deux camps militaires d’Akouedo (à l’est d’Abidjan) et Gallieni, au Plateau (une des communes d’Abidjan). A Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire et épicentre de la mutinerie, les heurts ont fait au moins sept blessés dont le maire lui-même, une femme et un adolescent. « Ce n’est pas un coup d’Etat. Quand il (le président Alassane Ouattara) paiera, on rentrera chez nous », d’après un porte-parole des mutins.

« A l’issue des échanges (avec les mutins) un accord a été trouvé sur les modalités de sortie de crise. Nous appelons l’ensemble des soldats (…) à retourner dans les casernes (…) Tout est mis en oeuvre pour un retour rapide à une situation apaisée » a déclaré le ministre de la Défense Alain Richard Donwahi hier soir. Quelques minutes après la déclaration du ministre, des tirs ont été entendus au Camp Gallieni au centre-ville d’Abidjan et à Bouaké, sans qu’on sache s’il s’agit de manifestations de joie ou d’un refus, selon l’AFP.

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