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Transition énergétique : l’Hexagone sur la bonne voie

Qu’elles soient locales, comme le passeport de rénovation énergétique, ou nationales, comme le déploiement du compteur Linky, les initiatives en faveur de l’environnement se multiplient en France. Ainsi, malgré l’élection d’Emmanuel Macron, loin d’être connu pour son engagement en faveur de l’écologie, l’Hexagone semble bien parti pour atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique.

« Il faut l’aider un peu sur l’écologie », déclarait Daniel Cohn-Bendit à propos d’Emmanuel Macron, peu avant que celui-ci soit élu président de la République. Car même si le programme du nouveau président parle « de sauver la planète » et « protéger l’environnement et la santé des Français », les mesures concrètes manquent à l’appel.

En effet, derrière ces formules grandiloquentes, de nombreux experts ont su repérer la marque de fabrique de l’ancien ministre de l’Économie : ambiguïtés et propositions très générales, consensuelles et laconiques. Le plus souvent, Emmanuel Macron se contente de confirmer des objectifs déjà fixés par les institutions nationales et européennes telles que la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou le développement des énergies renouvelables.

Le futur président propose ainsi de fermer toutes les centrales à charbon encore présentes en France d’ici cinq ans. Or, cela est déjà acté dans la programmation pluriannuelle de l’énergie. Par ailleurs, il promet que sous son quinquennat, « il n’y aura pas de gaz de schiste », mais espère en même temps que « nos organismes de recherche publics puissent continuer leurs recherches sur le sujet ». Notre nouveau président souhaite également préserver la recherche publique sur les OGM, mais se dit « pour l’interdiction des cultures d’OGM en plein champ et la possibilité, à terme, d’une interdiction des OGM pour l’alimentation animale ».

Fort heureusement, la transition énergétique n’a pas attendu les promesses incertaines d’un quelconque candidat pour se mettre « en marche ». Au contraire, elle a déjà commencé, notamment grâce à de nombreuses initiatives locales, mais aussi nationales.

Enedis et Bpifrance au niveau national

Et oui, qu’on le veuille ou non, en France, la transition énergétique est bel et bien lancée. En témoigne le déploiement du compteur Linky sur l’ensemble du territoire national. Le nouveau compteur communicant d’Enedis (ex ERDF) doit en effet permettre à chaque utilisateur de mieux maîtriser sa consommation d’énergie tout en réalisant des économies financières.

Le dispositif permettra également d’intégrer plus aisément la production électrique intermittente issue des énergies renouvelables et favorisera ainsi l’autoconsommation. Voilà de quoi séduire bon nombre d’usagers qui seront alors en mesure de consommer l’énergie qu’ils produisent.

De son côté, la banque publique d’investissement, Bpifrance, a fait du financement de la transition énergétique l’une de ses priorités. En effet, depuis plusieurs années, celle-ci multiplie les investissements en faveur du déploiement d’initiatives énergétiques plus durables. En 2016, Bpifrance a ainsi accompagné 1 400 entreprises pour un montant global de 1,4 milliard d’euros, soit une progression de 14 % par rapport à 2015.

Une forte mobilisation locale

Pour ce qui est des collectivités territoriales, celles-ci jouent un rôle crucial dans la transition énergétique, bien qu’Emmanuel Macron soit plutôt hostile à la décentralisation dans ce domaine à l’instar du président sortant.

Il n’empêche, à Nantes, les projets de mobilité, de connectivité et d’habitat social se multiplient et font de la ville l’une des plus « smart » d’Europe. Celle-ci fait en effet partie des plus avancées en matière de digitalisation des services et de relation avec sa population. En témoignent les nombreux outils numériques qui, comme « Nantes dans ma poche » ou « E-démarches », améliorent significativement le quotidien des Nantais.

Et les autres villes françaises ne sont pas en reste : Roubaix vient ainsi de mettre en place le passeport de rénovation énergétique. Un dispositif qui permet aux particuliers de faire réaliser gratuitement l’audit énergétique de leur logement et facilite l’accès aux aides publiques. Pour Guillaume Delber, Maire de la ville, cette innovation est génératrice de « pouvoir d’achat pour les ménages, mais aussi d’emploi ».

La ville de Lyon est également bien décidée à encourager la transition énergétique. En février dernier, la ville publiait ainsi le premier diagnostic énergétique à l’échelle d’un territoire. Pour le Maire de Lyon, Gérard Collomb, « ce diagnostic montre que la transition énergétique se joue largement au plan local. Notre collectivité est devenue l’autorité organisatrice de la distribution d’électricité et de gaz. Elle a aussi des outils pour agir sur l’urbanisme, l’habitat, le traitement des déchets et coopérer avec les acteurs économiques ».

Alors qu’Emmanuel Macron défend une forme d’écologie « douce » caractérisée par les compromis, l’Hexagone a déjà amorcé sa transition énergétique, tant sur le plan national que sur le plan local où de plus en plus d’initiatives voient le jour. À défaut de l’encourager de manière significative, espérons que le tout jeune président n’entravera pas cette marche en avant. 

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