Le parti de la Chancelière allemande Angela Merkel a nettement gagné lors de l’élection régionale de Rhénanie du Nord-Westphalie, land le plus peuplé du pays. Cette victoire met un arrêt à la progression du Parti social-démocrate de Martin Schulz, qui brigue le poste de chancelier fédéral à l’automne.
Une semaine après le Schleswig-Holstein, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie s’annonçait comme la première étape dans la bataille politique qui va opposer l’Union chrétienne-démocrate (CDU, droite) d’Angela Merkel au Parti social-démocrate (SPD). Son leader, Martin Schulz, haute figure de la politique européenne, entend en effet damer le pion à cette dernière dans la course à la chancellerie. Aussi, le vote dans la région la plus peuplée du pays – 13,2 millions d’habitants en âge de voter, soit un électeur allemand sur cinq – mais aussi le lieu de naissance de Schultz, était un double enjeu.
L’idée de Schultz était de s’imposer au sein de la coalition gouvernementale par un tour de force, bénéficiant de sa popularité du fait de son action au parlement européen. Le parti de la chancelière a toutefois remporté une nette victoire, avec 34,5% des voix – soit 8 point de plus qu’en 2012. Son partenaire du centre-gauche, minoritaire au sein de la coalition fédérale, tombe de 39,1% à 30,5% – la troisième défaite consécutive pour le SPD depuis le mois de mars (dans la Sarre, le 26 mars, et dans le Schleswig-Holstein, le 7 mai).
L’irruption de l’ex-président du Parlement européen sur la scène politique nationale avait pourtant dans un premier temps fait monter les intentions de vote des sociaux-démocrates, et ces derniers comptaient créer une dynamique favorable en vue de la bataille pour les législatives. Après les résultats de ce dimanche, l’engouement semble désormais bel et bien décliner. Les dernières enquêtes d’opinion créditent le SPD de 27% d’intentions de vote au niveau national, son niveau le plus bas depuis plus de trois mois.
Martin Schulz, réagissant aux résultats décevants de ces dernières semaines, a admis que son camp avait « pris un crochet au foie ». « Nous sommes un parti qui s’est forgé dans le combat, la route est longue jusqu’aux législatives », a-t-il cependant relevé. Il y a cinq mois « mon ami Emmanuel Macron était au plus bas et maintenant il est président » français a-t-il ajouté. AU vu des dernières dynamiques, cependant, il semble raisonnable de croire que Mme Merkel, au pouvoir depuis 2005, d’obtienne un quatrième mandat.