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La contestation de la réforme de la justice croît en Pologne

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Le recul de trop ? La réforme de la Cour suprême polonaise ne passe pas. Depuis 2015, les tentatives du gouvernement pour contrôler le pouvoir judiciaire se multiplient. Cette fois, le parlement ou le parti ultraconservateur et nationaliste, le parti Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski, siège à majorité, a lancé une réforme de l’ensemble du système judiciaire, dénoncée par l’opposition comme un « coup d’Etat rampant ». Des milliers de Polonais sont descendus dans la rue pour dénoncer cette dérive et défendre l’équilibre des pouvoirs, sous l’impulsion du comité pour la défense de la démocratie (KOD), un mouvement civique qui a soutenu la plupart des grandes manifestations dans le pays.

La pression s’est tant accentuée que dans la nuit, le parlement polonais, qui s’apprêtait à adopter la réforme, a dû interrompre ses travaux. Elle modifie le statut du Conseil national de la magistrature et stipule que le Parlement choisira désormais ses membres. Les manifestants ont appelé le président, Andrzej Duda, à user de son droit de veto envers les réformes votées par la majorité, et à la surprise générale, le chef de l’Etat, pourtant proche du PiS, a lui aussi critiqué cette réforme. Et mardi, il a exigé que les élus revoient leur copie, faute de quoi il ne promulguera pas une autre réforme, elle aussi très controversée, visant à soumettre la Cour suprême à l’exécutif.

Le Conseil de l’Europe a par ailleurs fait part de son « inquiétude » quant à cette dernière proposition de loi. Il doit statuer dans la journée sur les suites à donner à cette dérive. La Pologne a longtemps été considérée comme un exemple de réussite pour sa transition de pays communiste à une démocratie économiquement compétitive. Mais aujourd’hui, Jarosław Kaczyński, estime que la révolution démocratique de 1989 n’a pas réussi, parce que des agents du régime soviétique sont restés actifs au sein du gouvernement et des autres pouvoirs. C’est de cet argument dont se sert le PiS pour justifier les attaques du gouvernement actuel contre le pouvoir judiciaire.

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